L'été chronique (extrait)

2 juillet 2013 // 23:46

 Je regarde les crêtes blanches et le son qui s’en suit. Je sais que ça souffle là, dans mon dos et ça rassure, les genoux près du menton. L’odeur du sel, de la garrigue, l’odeur qu’on oublie et que l’on redécouvre sans cesse comme les battements de cœurs, la peur qu’ils s’arrêtent. Le ciel est rouge et rose. Et je sais qu’il faut rentrer, manger ce plat préparé alors que les cigales sonnent comme les cloches. Eté assommé, été chronique ; comme si les maladies étaient aussi simple à appréhender. Puis l’odeur de la javel sur le sol, des tommettes que l’on éclate, des tomates à la provençale dont l’huile d’olive coule encore comme dans ma mémoire. Je sais que je veux pleurer parce que je me retrouve, cœur qui bat sur cette plage de galets, sur cette plage inconfortable. Je repense à la rade sans fin de carro, de presqu’îles en presqu’îles : il faudra bien rejoindre le trou de verdure, l’humidité des soirées qui pourraient pourtant être chaudes. Qu’il faudra remettre des pantalons sur mes jambes d’adolescent. Je la sens qui s’approche près de moi, je sens sa main sur mon épaule : et puis quoi ? Qu’attendre de plus ? Je lève la tête et en contreplongée – en contrejour – elle me fait penser aux persiennes agréables, aux mots que l’on se dit alors que l’on a rejeté tous les draps aux pieds du lit et que l’on laisse planer la musique. Des vents ascendants, des images, des redécouvertes, ses mains dans mes cheveux. J’épargne à tous mes étés les livres d’or, les rivages tourmentés et les belligérances courtoises, mais pour le reste, je ne fais que suivre des épisodes, relier des points qui forment ma constellation chimique : demain le train, constellation suivante. Sa main qui glisse sur ma nuque, elle en robe de lin blanc, on devine les couleurs vives de son maillot deux pièces, là, dessous. Et je veux plonger ma tête dans sa poitrine, gosse toujours gosse malgré la route sinueuse et les yeux bâclés par la réverbération. Il faudra pourtant partir demain, il faudra pourtant dire non à tout ça, rentrer dans la verdure alors qu’ici même les couleurs sont arides, les paysages plombés ont tous cette tendance au monochrome contrasté. Et le bleu du ciel, on pourra en parler combien de temps en regardant dans tous les rétroviseurs possibles. Je me suis construit un point d’origine.
Je crois que je me lève et j’ai chaud, sur ma tempe il y a le sel de ma transpiration, sur mes lèvres le sel de la mer. Je traine les pieds, elle me prend le bras gauche, s’accroche à moi. Je voudrais arroser le rivage : qu’il pleuve sur ces galets gris et stagnants. Enlever le sel. Revenir sur moi-même, d’origines en origines. Je veux trainer encore, mais c’est moi que l’on traine. Les côtes sont alors montées adroitement, je m’étais pourtant réfugié au milieu d’une crique que je jugeais paradis. Je m’étais réfugié mais rien n’y a fait. J’ai laissé tomber le temps, laissé le vent me distraire. Je pense aux persiennes, je veux qu’elle reste, elle me sourit, oui, elle restera ce soir. Alors je tends les bras au vent, je veux m’offrir, mais ici rien n’est fantastique, alors je ne m’asperge pas dans le vide. Je reste consistant, juste poussé par le mistral triste, chargé des cendres de l’été. Quand elle me regarde, je sais qu’elle me trouve beau, je veux juste pleurer mais je me retiens tout comme elle, et ma main sur sa joue, c’est la seule chose que je sais faire ici, dans ce soleil qui se couche et arrose la journée trop longue. Ca traine des pieds dans les rues en rentrant, ça remonte la rue, traverse en travers. Ca cherche les passages secrets vers un autre âge où tout se passera bien, je hausse les épaules.
Le portail rouillé fait ce bruit de l’enfance, qui réveille les consciences, la table est déjà mise et le poisson brille dans le plat immense, avant d’être préparé, mijoté. Le regard de mon père : il faut que je me libère de tout ça. Je ne veux pas pleurer, je ne veux pas partir, je veux. Pour la première fois je veux. Et je mange dans la chair maigre mais complexe et élastique du fiélas, enlève les arrêtes unes à unes de ma bouche. La gorge nouée de tout ça, de ce plat trop bon, de ce temps trop chaud, de ces univers trop vites brisées et le verre tombe par terre et se casse, il me sourit, il me dit que ça va aller. Et l’on n’a rien d’autre à attendre de son père. Je regarde les flaques du fond du plat : la sauce rouge qui tâche, la sauce rouge qui montre son sentiment d’appartenance à un banquet bien plus grand mais que l’on m’épargne. Et les rasades de vin blanc par-dessus, pour se noyer comme on respire. Il sourit, blague un peu sur nous, sur la vie. Louise est étrangement vive, drôle, souriante, étrangement comme elle me tord le ventre de passion. Je ne veux pas partir même si revenir semble une évidence. Il ne veut sans doute pas que je parte non plus, du moins, c’est ce que je devine. Un large sourire, mon cœur qui ne parle plus. J’ai fait taire tout ça, et lorsque l’on allume la clope après le dessert on se sent revivre. La tête un peu ailleurs, ça rigole, écoute un album de Neil Young en toile de fond, ça se réchauffe comme ça peut avec des musiques concrètes de vies. The needle and the damage done, passée en boucle ensuite, qui me mène jusqu’au lit. Moi je pense aux vagues, j’aimerais qu’elles se concrétisent. Je pense aux crêtes blanches, au temps passé, et aux avenirs que l’on se construit dans les lumières pénombres ; dans les rondes glauques mais complètes. Je veux une marée immense jusqu’à chez moi, là-bas. Et surtout quand le ventre est vide, que le cœur est plein, que l’on est en puissance.
Je sens son corps, toujours aussi près du mien, et je pense aux vagues que l’on aborde tambour battant. Je pense au ciel qui devient la mer, je pense à l’horizon. Et peut-être qu’il faudrait que j’arrête de rêver, que je passe ma main sur ses seins comme elle le réclame, que je passe ma main dans sa culotte et que j’y frotte mes doigts, qu’elle murmure enfin au lieu d’être ce silence qui bruite d’angoisse, de mots d’amours que l’on retient et de demandes que je ne peux pas entendre. Elle me regarde et ses yeux sont l’aurore, ses yeux sont immenses et bleus. Et moi c’est ça que j’attendais, des taches de rousseur ensuite, je suis devenu plus grand, ici, au milieu des vagues. Elle mord mon cou et ça va, je sais que ça va, encore un peu, jusqu’à la course pour la verdure, ça va un peu alors que le tonnerre gronde en moi, ce soir il pleuvra. Et les persiennes persistent et nous regardent, l’agonie, qu’est-ce que l’agonie ? Les mélodies qui s’embrouillent et mon cœur qui s’emballe. Je pense à la mer et à la garrigue sèche, l’envie que ça brûle autre part que là sous mes doigts. Même si c’est satisfaisant, mais si je me satisfais de cet érotisme simple alors que ses mains m’empirisent, m’agrippent et me transportent, là, loin dans la douleur de nos lèvres de sel, dans la douleur des douches ensuite. Dans la douleur du ridicule spontané. Sombre intimité et son râle et mon râle. C’est ainsi que l’on s’accorde ? Que l’on décroche aussi ensuite. Quand je suis en elle, je vois les étoiles, je vois loin devant moi, je vois les étoiles et ses yeux qui brillent par-delà. Je pense aux vagues, à la mer, elle nous recouvre enfin. La marée monte, et le train s’ébranle après le sifflet parce que l’on pleure, parce que l’on entend encore le bruit du coffre de la voiture qui se referme comme un couperet, parce qu’on jouit toujours les veilles de grands départs désespérants. Parce que l’on grandit de ces soleils de plombs et que l’on avance toujours dans des univers marins et collants. Grandir ça s’apprend, moi j’ai été amoureux pour cela.
 

extraits

28 juin 2013 // 23:37

 C'est un morceau de rap à l'ancienne pour draguer le moment, le longer en bougeant la tête. Peut-être une capuche sur la tronche pour rentrer un peu plus vif dans les coeurs des problèmes : faudrait que j'arrête de me fasciner pour chaque personne que je rencontre, parce que, dans l'idée c'est épuisant d'être amoureux d'une terre qui en a marre de tourner. Blesser en aimant, aimant blessé alors que je reste scotché au banc en attendant que la rumeur de la ville se calme comme mon coeur qui s'emballe. Je repense aux risques pris, aux mots écrits. A la vie qui s'élargie comme ce poumon quand j'avale le vent.

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Les vagues s’éclatent sur les rochers. Brume blanche, comme aux coins des lèvres les émotions qui collent, pâteuses. C’est le bout du monde et la seule pluie que l’on peut attendre ici : des embruns dérisoires. Le détour modique que je n’ai pas voulu me permettre m’a fait m’écorcher les jambes sur les rochers acérés, j’ai besoin de croire que la mer ici est une aventure alors que mes pieds glissent à tout moment sur la terre sèche et fumeuse. Sur cette pente calcaire, j’ai peur de tomber et me ressaisis sans cesse. J’arrive enfin, les yeux irrités, à la crique où je sais que je serai seul. Lorsque je lève la tête, je vois ce grillage que j’ai plié afin de me faufiler dessous. Je voulais croire que je n’étais pas emprisonné, je voulais voir si l’eau était meilleure, là, dans cet espace semble-t-il réservé. Je me retourne, à nouveau, je ne veux pas savoir comment je vais remonter, ce sera sans doute une nouvelle épreuve. J’essaie de trouver une assise confortable sur les galets, c’est peine perdu : j’abandonne là mon t-shirt collant de transpiration suite à la descente. J’enlève mes chaussures qui s’imprègnent du sang de l’estafilade sur mon tibia gauche. Il est temps de mettre les pieds dans l’eau, de voir un peu mieux, de me baigner.
L’eau claire et transparente est fraiche dans cette chaleur palpable et la sueur sur mon front semble, alors, rentrer en moi dans un cheminement inverse, moment de replis. Quand le sel attaque ma jambe ouverte je frissonne, puis je me laisse emporter. Premier bain dans cette mer que je regarde de travers depuis trois jours, il a bien fallu se décider, arrêter d’être un gosse qui a peur des eaux trop profondes.
 
Pendu à la branche de cet arbre à bout de bras, je me demande quand est-ce qu’elle va rompre sous mon poids, ça semble tenir, même quand je l’éprouve de mon poids en me tractant dessus et en retombant les mains agrippées à l’écorce, alors je me lâche, finalement, de moi-même, et en tombant dans le lac je fais un grand bruit inutile. Je touche le fond, et remonte en riant. Mon père me regarde de la rive, il a un livre dans les mains, mais il est incapable de se concentrer sur une seule ligne avec tout le tapage que je fais. C’est la fin d’après-midi, il a fait chaud, très chaud ces derniers jours. Le soir arrive vite, et je voudrais retenir ce moment de lueur jaune dorée, orange, dans laquelle la scène est figée. Je nage au centre du lac, en espérant ne jamais pouvoir revenir et rester là au milieu de l’eau vaseuse qui a un goût étrange de vie lorsqu’on boit la tasse. Eau-de-vie, c’est peut-être comme ça qu’il faudrait l’appeler : plus tard je lirai les Nuits Rhénanes d’Apollinaire avec cette impression de revoir ce jour, autrement. Mon père crie « ne t’éloigne pas trop du bord, bonhomme ». Moi je lui tire la langue, il a qu’à venir me chercher, il dodeline de la tête en souriant, alors que je fais des sous l’eau, que j’ouvre les yeux mais ne vois rien au fond, strictement rien. Il finit par se lever : « allez, c’est l’heure de rentrer, ta mère nous attend – j’veux pas rentrer ! – t’as pas le choix bonhomme, sinon tu vas aller direct au lit, t’auras même pas d’histoire ce soir… -- M’en fiche ! – Bon, je te laisse là alors, moi j’ai faim. » Il fait mine de partir, et se cache derrière un arbre sans doute, mais moi je suis trop jeune, et je veux pas qu’il parte, je veux pas qu’il m’abandonne, qu’il me laisse seul : alors peut-être que je panique, que je crie à mon père de revenir, parce qu’elle est pas drôle sa blague, c’est vrai quoi, elle est vraiment pas drôle cette foutue blague que l’on fait aux enfants pour qu’ils se décident ; et le soleil s’est couché il me semble, parce que j’ai l’impression d’être seul au milieu du noir, au milieu de cette marée noire, et j’ai peur, presque submergé quand j’entends la voix de mon père au loin. « Qu’est-ce que tu fiches, je t’attends ». Je souris, je nage vers la rive, il est temps de rentrer, mon t-shirt colle à ma peau trempée et mes sandales de cuir font un bruit étrange quand je marche avec, maintenant. Rafraichi enfin, frissonnant même. Mon père prend ma main sur le retour parce que mes pieds glissent dans mes chaussures et que nous sommes en retard. J’aimerais trainer encore. La lueur du soleil couchant dans la clairière donne une impression d’incendie vivifiant. De l’eau, toujours de l’eau : pour s’y noyer, s’y régénérer, se sentir vibrer. De l’eau jusqu’en haut de la tête, c’est ce que je me dis dans cette mer, cette eau nouvelle bien plus limpide.
 
Ca fait une heure, ou deux peut-être que je suis là, à me baigner, laisser la peau me brûler une fois sorti de l’eau, et replonger pour goûter sans cesse cette sensation de frisson. Même dans les étés les plus terribles, je n’ai jamais ressenti cette chaleur sèche, qui ne s’humidifie jamais quand l’heure du coucher de soleil sonne. Est-ce que le soleil se couche ici ? Je ne veux pas qu’on me laisse seul au milieu de cette mare d’été. J’aimerais fumer, mais j’ai oublié mes cigarettes, une heure et quelque que je contemple l’horizon, le soleil est un peu plus bas maintenant, il est 16 ou 17 heures, j’aurais un coup de soleil sur mes épaules. J’ai des crampes aux joues, à force de plisser les yeux, je pense à chausser mes lunettes de soleil, enfin, et la peau de mon visage se détend, fini la crispation, il s’agit de retourner à ses pensées. La mer bouge sans cesse dans un étrange immobilisme : une voile au loin, à moins que ce ne soit une mouette ; un gabian comme dirait mon père. Je suis mal installé sur ces galets, mais pour ce que ça change. Maintenant les épaules sèches je me rhabille, lentement d’un t-shirt blanc éclatant, avec l’envie de me baigner à nouveau. Je passe ma main dans mes cheveux, collés à cause du sel. Un autre catamaran file sur cette mer qui semble lointaine malgré la proximité de celle-ci : il suffit de se tendre, de laisser les vagues faire le reste. Je repense aux jolis yeux de Louise, à son joli sourire. Ce soir je guetterai sans doute à ma fenêtre, pour voir si elle se déshabille toujours à la même heure. Je souris de ma bêtise de gosse. Il faudrait penser à remonter, une croute se forme déjà sur mon tibia. 

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Parler littérature avec J., parler de l'avenir avec M. songer à rêver, rentrer et écrire. L'été torride.
 

Piano forte.

24 juin 2013 // 21:55

 L'aller dans le 35, chemin du littoral, le soleil encore haut, encore chaud, malgré saint mistral qui prie pour nous comme si c'était l'automne en avance. Les jupes des filles se soulèvent, je crois que ça me plait, je me plais à rire : la tête qui dodeline au rythme de "Demain c'est loin" d'IAM, parcelle d'adolescence vivifiée quand j'ai le regard qui se perd sur l'enfilement de voiture près de la porte 4, le port autonome, la digue du large. Tous ces grands termes qui font toujours impressionnant mais qui ne sont rien que des appellations empruntées d'une fierté très dix-neuvième siècle, à la limite entre deux guerres. La Belle Epoque certains diront, je tire sur ma clope avant de retourner une énième fois chez mes parents, mache en vitesse un chewing-gum pour masquer l'odeur, je ne veux pas vraiment inquiéter ma mère vis à vis de ma vie de patachon nouvelle.

Le soleil se couche sur la passerelle, nouvelle enfance renouvelée : Neil Young à fond dans la voiture paternelle. Parait que la musique s'écoute fort, c'est lui qui me l'a appris, allez le dire à mes voisins avec qui je pars en guerre un peu souvent en ce moment. C'est ma faute, j'invite les gens comme le gros animal sociable que je suis. La voiture file sur la passerelle, traverse les carcasses d'immeubles en constructions, les nouveaux complexes d'une ville qui se veut de plus en plus attirante, qui résonne comme un aimant sans cesse renouvelé pour moi. Dans chaque recoins je respire quelque chose qui me plait, et Neil, très fort, c'est l'idée des cordons que l'on coupe avec douceur. Le ciel est rose, c'est le vent, la poussière en suspension. Il est 21h30 sur l'horloge du bonheur. Jeudi soir j'ai rendes vous avec une fille, on verra ce que dit l'avenir, je souris simplement en attendant. Il y aura pas mal de verres sans doute avant. Des raisons de vivre de plus en plus forte : piano forte sous les semelles. Neil Young - Are you passionate ? En rentrant je me mets pieds nus sur la terrasse malgré la fraicheur due au vent. Je me sens bien, là. Juste bien.

Instant crush.

23 juin 2013 // 1:09

 Je me rassure en me disant que je peux finalement toucher des gens avec mes mots, même si j'ai un truc étrange dans la gorge : un monde, un univers, une illusion terrible qui se boit très mal parce que le cul sec n'est pas intense. Je refuse de partir, mais je refuse surtout que tu partes, parce que je te veux toi dans mon lit, qu'il soit une heure deux du matin et que l'on fasse l'amour mais que je me retrouve seul, en fait. Je veux bien me coucher, fantasmer sur d'autres filles. Mais il ne reste rien. Juste des embrouilles sur papier glacé, mal embouties, qui coince le vide. Je me sens héroïque après chaque mots posés ici et c'est peut-être ridicule. Et comme pleurer ne résout rien, j'écoute ce rappeur trop sale pour être respecté devant des faces médusées. J'atteins mes limites trop vites. Je veux pleurer tous les soirs alors à quoi ça rien d'écrire ? Ce blog est une bouteille à la mer et ça m'emmerde : je voulais me sauver, violemment. Je voulais qu'une personne lise tous ces articles informes et me prenne la main. Me disant enfin que le bonheur est au coin de la rue. Une rue très courte : je veux brûler les étapes, que la vie aille très vite. Que je sois en congé de moi-même, parce que je ne me suis jamais aimé, mais que c'est de pire en pire.
 Des brûlures tellement géantes, des genêts en fleur (déjeuner en paix). Cet aller-retour qui m'inspire, vision inversée et envie de sexe, là, à force de voir que les filles se mettent à nue. Parler de la prochaine soirée, parler du speed qu'on a prévu de s'enfiler : se dire que l'on ne veut pas dormir arrangera pas nos affaires. En alerte, à fantasmer les minutes qui sautent au fur et à mesure : je reprends contact avec la vie. La terrasse est un point de repère dans ma fuite, et toujours ces mots que je trouve trop courts mais que j'arrête sèchement. Tout ceci est une question de philosophie et d'espace.

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