Goodbye I'm going home.

23 mai 2013 // 11:14

 J'écoute le premier jour du reste de ta vie et wonderwall parce que je sais que tu aimes ces chansons, tu me l'as dit. J'écoute aussi Stay de Rihanna et j'en suis complètement ridicule, dans le matin poussif, dans le rayon de soleil sur les carreaux, là où j'ai mis mes pieds nus pour qu'ils se réchauffent, parce que j'ai beau avoir ouvert les fenêtres, il vente dehors. Samedi il faudra te revoir, avec la bande, et faire comme si de rien n'était, ou ne pas faire comme. Hier, j'ai envoyé des textos à la chaine, "au fait, on n'est plus ensemble M. et moi", c'était un moment dont je me serais bien passé, parce qu'au final je crois que je suis bien cloitré chez moi à ne voir que ma famille, à téléphoner tous les jours à mon ex qui m'a pourtant tant fait souffrir, à fantasmer des histoires d'amour qui ne m'arriveront jamais : je me projette quoi. Je regarde des films, me fume des joints, essaye de faire de la bouffe respectable, il manque juste le bonheur et les rires, moi je connais que les drames et les pleurs retenus l'air de dire "allez quoi, t'es plus un gosse, fais pas chier, tu vas pas chialer". Ca marche, souvent, tout le temps. Je suis devenu plutôt doué dans l'auto ressaisissement. Mes pieds ont chaud là où ils sont, j'aimerais en dire autant de beaucoup de choses. La bête sur l'écran en face du canapé, c'est que moi en reflet sur la télé éteinte. Va falloir que je m'y fasse, c'est pas parce que j'ai un tshirt blanc avec des taches multicolores dessus que la vie sera simple. 

Random Access Memories

16 mai 2013 // 20:25

 Je pense à toutes ces routes que l'on peut prendre la nuit, la fenêtre ouverte : ces envies de crier de joie. Mes larmes n'ont rien de cet ordre là, mais j'essaye de les faire rare, coups de poings rageurs sur mon épiderme, coups de poings rageurs lancés en l'air, lancés à la fatalité, à toutes ces choses dont je ne préfère pas penser. Je me demande quelle personne voudra bien danser avec moi quand j'aurais cette envie folle de bouger et que la piste sera déserte. Sur quelles tâches de rousseur il faudra que je me réfugie avec l'impression de jouer à la marelle avec des regards de plus en plus envoûtants. Les nouvelles d'ailleurs n'ont rien de réjouissant, les nouvelles sont mauvaises, c'est la fatigue qu'on accumule qui fait cela sans doute. L'envie de vivre, de prendre l'air, de prendre le large. Zappant à la télé à la recherche d'une émission qui pourrait nous intéresser, on remet sans cesse la même chose, chaque jour différent pourtant, du moins ça essaye. Et le plat refroidi sur la table de la cuisine, attendant qu'on le mange. Je cherche un équilibre alors que dehors il pleut encore, comme un ennui toujours répété. Le perpétuel, c'est à la mode, on a peur des sourires qui s'effacent, je préfère m'éloigner de tout ce que je pourrais fumer l'air de rien, histoire de dire qu'il faut que la musique reste dans la tête. Et je peux pas suppléer à ça, l'impression d'avoir peur alors que je ne suis plus tout jeune, même si j'ai l'avenir devant moi. Mes joues plus douces, feu du rasoir. La nuit je pense à ton corps, souvenir qui m'abandonne mais qui est encore douloureux, il n'est pas l'heure de dire que t'étais bonne, que je te veux dans mon pieux. J'ai pas encore ces envies-là, pas tout de suite. D'ici deux, trois, jours peut-être j'attaquerai la phase de désespoir, j'aimais tant quand tu me mordais le cou. Mais qu'est ce que je connais des grandes villes ensuite ? Juste des assonances, des coups de pression et des bastons avec le silence. Je m'égare, autant remettre au début.

// "Nous voyagerons pour les halos / Notre véritable origine" : deux vers de Schehadé dans le verre, fond de nuit, fond de soir, en attendant la lueur, puisque rien n'est permis, établis, greffé dans mes pas. "Je fume pour oublier que tu bois", joué en boucle encore. Et les paroles ternes. Je déchire les feuilles, souris enfin quand j'ai quelque chose à dire. Je pense à tous ces mots de passes secrets de conversations qui se perdent dans les réverbères le soir. Tous ces cris jetés à la corbeille, ces lettres jamais envoyées. J'ouvre sans cesse ma boîte aux lettres avec l'espoir d'un peu de vie, mais la poste est fâchée contre moi. Je relis sans cesse les mêmes poèmes, je pense au Liban lointain, je veux me tailler, ça faisait longtemps, l'instinct de voyage qui me reprend. Je repense au soleil qui se couche sur Budapest, à la lueur orange qui modifie le coeur blanc des drapeaux sur la "Place des Héros". Chacun ses révolutions, moi j'ai perdu les miennes d'avance, même si rien ne peut contrer une rébellion massive : je ne suis plus assez gros, je mincis à vu d'oeil, faut dire. Je repense aux rues de Prague, de Berlin. Je repense à cette Europe un peu plus sur notre droite. J'expire la fumée des cigarettes, j'en ai le ventre noué. Oui, je voudrais bien te faire l'amour, agripper tes fesses à nouveau et y voir comme un oracle, un poumon de plus, solidaire des miens. Et ton corps fin qui se renverse, ma main sur tes seins. Le halo, les origine, je repense à Prague, Berlin, à Budapest oui, surtout. //

Une année sans lumière.

12 mai 2013 // 21:53

 Je pense au lin des forêts, aux mots qui s'enjambent partant de ces idées brumeuses. Le soleil qui traverse les persiennes : ce que j'attends c'est que les voilages se gonflent du vent. Le mistral s'est levé, qu'il balaye mai. Je veux juin comme on a soif, je veux le soir. Le bruit du tissu que l'on déchire et qui crisse sans poser de questions. Il faudrait parler de Rimbaud, se sentir suffoquer et regarder le ciel en attente d'une réponse qui viendra pas, parce que rien ne vient, il faut pas croire en ces bêtises. Les livres, je les corne, je les rature, je m'y distribue. Tout est ample, éthérée, et c'est dans les distances que l'on construit, sans doute, des bruits d'ogres, et des pas d'ivrognes. Puisque les rivières coulent de nous à nous, qu'il faut bien faire la vaisselle de temps en temps, pour avoir espoir d'en arriver à un certain moment où le monde est une musique que l'on écoute ; je respire, les vapeurs me montent enfin à la tête et ma vue se trouble. Je pense aux carambolages, peut-être ont-ils ce même bruit, du tissu. Que l'on déchire. Qui crisse. Le bruit des freins, et de l'impact. C'est peut-être ce que j'ai ressenti dans mon corps. Autant se plonger en nous et ne surtout pas relire. Attendre la lumière à travers les persiennes, relire des contes pour enfant et se laisser bercer par la bise que sa mère pose sur notre joue barbue comme un signe de perpétuelle enfance que l'on ne souhaite surtout pas éloigner, que l'on veut bien vivre encore, une fois, une fois, une fois dans l'infini. Je repense souvent aux yeux bleus, aux mains vives. Je repense souvent aux arc-en-ciels que trop rares et je regarde les prismes et les lumières qui les traversent dans un élan doux. Dans la sueur de la douche chez mes parents, dans les gouttelettes en suspension alors qu'il est dix heures du matin, je me sens soudainement vivre parce que j'y respire. Il faudra trouver l'amour ailleurs, là où le coeur bat vraiment. Une nouvelle bataille à couler amère dans mes bronches, pour pouvoir être ce mistral qui transporte, cet être humain que je souhaite être. Arrêter de voir la pluie tomber et me construire des cabanes dans les airs des villes.
Et les mots sont des cuvettes que je rempli de mes envies, de mon bon sens, alors que le bruit des touches que j'enfonce me berce. Je regarde le rythme de ma vie se balancer d'ouest en est dans un voyage qui ne sait plus finir. Je respire grand, immense, je respire et la parole fait le reste. Il faudra être heureux, se rendre compte que la joie est à nouveau possible comme tout l'or que l'on gratte au fond de nos poches où ne réside que la poussière. L'odeur de lessive est une danse régulière de mes envies sonores. Je sais y faire, dans les idées plutôt jolies. Pour le reste, il n'y a que des fautes d'orthographe.

Enfance venteuse (10)

30 avril 2013 // 11:32

 Ca y est, c'est définitif : mon coeur ne bat plus, il explose. Il explose, se reforme, explose à nouveau. Dans la gorge j'ai un fou rire coincé qui n'a aucune raison de s'en aller. Alors, maintenant, demain ça ne me fait plus du tout peur. Je laisse le vent faire le reste, me conserver dans ce moment de rêve plutôt doux, avec des caresses illusoires bien réelles. J'aime quand l'illusion me touche. Explosion, explosion : même si tout cela m'épuise, c'est de la bonne fatigue. J'écoute I want You de Summercamp, comme hier, je te revois assise par terre bouger la tête en rythme. Si tu savais tout ce que je pense de toi à ce moment-là.
 Musique maestro, je regarde le ciel gris, je m'en fous.
Puis ça souffle, parce que le vent, c'est l'essai de la vérité - survolté sourire //

Le piano, la guitare, tout ça, dans la bordel de ma tête : je préfère laisser l'insouciance là qui m'emporte même si c'est pas ma spécialité, et tant pis si il pleut. Chaque fois que je te regarde, je me sens mis à nu, mis en lumière. C'est bien la première fois que je sens ça, vraiment, comme ça. 

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