18 février 2013 // 9:20
Et les toits sont des souplesses, des queues de cerises, pressées là, peinture tendue et impressionniste du regard que l’on porte et du regard qui se porte et la nuit on écrit pendant longtemps et la nuit on lit aussi et passionné par le paysage tout devient rouge alors que dans ton regard je remarque que tout devient rouge et que dans les rues, la nuit tout devient rouge et que dans les rougeurs du soir, je t’aime. Horizon épatant, tendu, alors que je marche, comme si de rien sur ces toits qui sont bordés de voitures dans cette perspective peu encline à se réchauffer à se dresser et se tendre comme un dernier hymne alors que dans mon dos la pièce souffle doux vent quand je m’étire. Les arbres, cette forêt et la carapace de brique braque mes ardeurs, tend les sourires six heures sur la pendule est-ce le jour est-ce la nuit alors que dans tes regards je sens bien qu’ici on respire au-dessus des étoiles et un peu plus près du vide et du sol parce que légitimement ça se complait là dans mon cœur à se sentir fébrile. Ronflant tout de même lorsque je me retourne sans cesse et gouttant de sang sur les avenues par-dessus alors que la verticale n’est prise que dans mon coin gauche et qu’il s’agit d’y être un peu plus près et un peu plus doux qu’il s’agit de se soulever le cœur qu’il s’agit d’être le chœur et chanter à tout va qu’ici c’est pareil qu’ailleurs sauf que l’on y saigne à l’envers une fois que les plaies sont faîtes et que charmant signifie baisable. Ca fait la roue ça fait le monde et tout en rond tout tourne et c’est toujours cyclique lorsqu’on pense chatoyant et c’est toujours sexuellement tendu lorsqu’on pense joli cul alors que l’on domine alors qu’on est architectoniquement puissant ici au milieu de la fresque qui perpétuellement s’habille d’elle-même la fresque réunissant des tours et des tours sans cesse la fresque qui tend les bras qui nous prend près d’elle en elle et qui nous dit qu’elle nous aime ; la musique alors c’est ton sourire nos sourires au fond du pieu et le plumard c’est la vitre citerne par laquelle on voit qu’ailleurs la vie est permise et que les marelles ne sont que des statues de cire ou de béton qu’on a posé là comme autant de fractures oculaires. Piano piano les pas de brumes de la fumée des cheminées qui fait des monstres aux jambes terribles et les phares allumées des pourtours célestes laissent ivres le ventre tordu tombé de rideau sous les lustres il y a ces boules immenses de lumière végétale et art-déco dans le périmètre aigu de la commissure de mes lèvres alors que ruine les ardeurs ruine la vie et que file le vent. Dans un méli-mélo ferraille au milieu de la cours longue avenue le train s’ébranle de pont en pont et avec la fumée autour on croirait presque à des arches brûlants de suie de bave et de crapaud sauvagement meringués d’or et de pétales. La vue te bouffe à petit feu et moi je t’aime alors qu’il fait noir autour de la brise et que tempête est un surnom qui te gante qui t’entrejambe qui te pilonne fumée fumée sur la grève comme si la grève était possible lorsque le cœur claque que tout s’arrête et que le chapiteau s’écroule en son centre Paris revu et revu ramené à la quintessence à l’amour de l’essence et à la flamme et au bout de tissu molotovodkalique ;chapeau baveux. L’or se lève et ça crie tout autour dans l’ambiance brouillardise et mignardise ridiculeusement précieuse de la septicémie qui nous guette mon grand lorsque l’on se réveille avec le mal de tête la bouche pâteuse et de la gomme à la menthe dans la voix des toits on en connait que l’échappement et les systèmes de climatisation et dans le centre de la vie le centre des rues et le centre du monde je ne respire que les spirales en tandem comme en étoile station dupleix et vie à étage. Etagères mouvantes et sables fixe l’horizon pour ce qu’on y voit d’est en est c’est pas l’homme qui prend le large c’est le large qui prend la mer qui l’emporte qui est une vague ici alors qu’on rêve d’un nuage blanc colombe que l’on rêve de vies souterraines n’ayant pas peur des mots ne se sentant pas tout à fait ridicule ; on rêve comme on a soif alors que l’allure se fait vide presto presto on tape le cul du verre sur le sol on s’envoie la rasade de téquila et on trouve que ça à un goût d’huile de vidange alors tant pis moi je suis la brume et je regarde de haut la ville, je lui dit que je t’aime.
16 février 2013 // 21:44
Et Toréador prend garde parce qu’ivre, la lame rentre bien plus facilement dans la peau comme devenue huileuse. Et c’est dans les lendemains sanglants, qui ne sont qu’une suite logique tant les nuits sont courtes et s’achèvent par l’aube inévitable, que je me dis qu’il n’y aura plus de révolution. Un peu triste, je range mon air dépité, qu’est-ce que l’on peut y faire, de toute façon. On secoue les paquets de clopes vides dans l’espoir d’une bonne nouvelle mais seul l’appel de l’aspirine se fait entendre. Sur le frigo sale, seuls des post-it sans intérêts ont remplacé les magnets de l’enfance : « ne plus abreuver » comme une incitation à la violence ou à l’asphyxie. De mon front trempé de sueur, je n’en déduis seulement que je ne suis pas beau. J’attrape un blouson, m’enlève de cette scène de crime rempli de la réjouissance des fous, des ogres surtout. Nous ne sommes que des ogres.
J'écrivais ça, septembre 2011, Montréal. J'errais dans les rues, je me demandais ce que valait la vie. Quel était son vraie principe, sa vraie valeur. J'avais perdu un peu tout dans une sorte d'éclipse déplacée, que j'avais vu venir, dont je ne m'étais pas méfié. Le temps semble loin, mais je sais que souvent quand je suis triste le soir, dans ces moments où le vent n'est que glacial et fait briller plus fort les lumières de la ville au loin quand je rentre chez moi, je sais que je repense à cette errance ensoleillée, dans le Parc la Fontaine, que je repense à tous ces moments où j'écrivais sur mon Moleskine, l'air d'être concentré, de ne pas être seul, dans un Café Dépot quelconque du centre. Rentrant avenue Mont Royal, pour trainer ma honte d'être ici, là maintenant, je laissait une goutte couler sur ma joue, s'accrocher à ma barbe fine. Une seule suffisait, ça exorcisait le reste.
En haut de la pente, je me retourne, la ville qui brille, je souris, je fais comme si de rien n'était. Mais je suis ému par le paysage, par les grues en pleine lumière, avec ce fond camaïeu de bleu turquoise à bleu nuit. Et la lune solitaire me fait me penser que j'ai envie de rire sans raison. Je repense à l'air volontairement un peu bête de Marion quand elle regarde la lune, que l'on rentre chacun chez nous après les cours et qu'elle se la joue midinette. Je sais qu'elle l'est un peu, elle me la dit. Et je ne l'aime pas parce que je me sens vulnérable avec elle et que ça faisait longtemps que je ne m'étais pas senti comme ça : prêt à tout dire, prêt à lui parler pour de vrai. C'est peut-être ça qui m'a fait ressortir ce bout de texte de Montréal. Peut-être pas. La suite des évènements, le bruit du train sur les rails. A nouveau secoué je regarde l'heure, rien ne bouge, je remets le morceau dans les enceintes. Je voudrais que les choses marchent, alors je lâche l'affaire : elle a un gars qui l'aime. Mais il paraît que je suis le genre de gars avec qui elle aimerait sortir, c'est elle qui me l'a dit. On était un peu bourré. Qu'est ce qu'on fait avec ça ? On rentre chez soi, on dit rien, on fait semblant de n'avoir rien entendu. Je ne lui ai pas dit que c'était pareil, pour moi. J'ai laissé faire les rires, l'ivresse. J'ai laissé faire parce que je suis en retard de toute façon. Depuis septembre je suis en retard, septembre 2012. Comme quoi, les choses ne bougent pas tout à fait.
J'écrivais ça, septembre 2011, Montréal. J'errais dans les rues, je me demandais ce que valait la vie. Quel était son vraie principe, sa vraie valeur. J'avais perdu un peu tout dans une sorte d'éclipse déplacée, que j'avais vu venir, dont je ne m'étais pas méfié. Le temps semble loin, mais je sais que souvent quand je suis triste le soir, dans ces moments où le vent n'est que glacial et fait briller plus fort les lumières de la ville au loin quand je rentre chez moi, je sais que je repense à cette errance ensoleillée, dans le Parc la Fontaine, que je repense à tous ces moments où j'écrivais sur mon Moleskine, l'air d'être concentré, de ne pas être seul, dans un Café Dépot quelconque du centre. Rentrant avenue Mont Royal, pour trainer ma honte d'être ici, là maintenant, je laissait une goutte couler sur ma joue, s'accrocher à ma barbe fine. Une seule suffisait, ça exorcisait le reste.
En haut de la pente, je me retourne, la ville qui brille, je souris, je fais comme si de rien n'était. Mais je suis ému par le paysage, par les grues en pleine lumière, avec ce fond camaïeu de bleu turquoise à bleu nuit. Et la lune solitaire me fait me penser que j'ai envie de rire sans raison. Je repense à l'air volontairement un peu bête de Marion quand elle regarde la lune, que l'on rentre chacun chez nous après les cours et qu'elle se la joue midinette. Je sais qu'elle l'est un peu, elle me la dit. Et je ne l'aime pas parce que je me sens vulnérable avec elle et que ça faisait longtemps que je ne m'étais pas senti comme ça : prêt à tout dire, prêt à lui parler pour de vrai. C'est peut-être ça qui m'a fait ressortir ce bout de texte de Montréal. Peut-être pas. La suite des évènements, le bruit du train sur les rails. A nouveau secoué je regarde l'heure, rien ne bouge, je remets le morceau dans les enceintes. Je voudrais que les choses marchent, alors je lâche l'affaire : elle a un gars qui l'aime. Mais il paraît que je suis le genre de gars avec qui elle aimerait sortir, c'est elle qui me l'a dit. On était un peu bourré. Qu'est ce qu'on fait avec ça ? On rentre chez soi, on dit rien, on fait semblant de n'avoir rien entendu. Je ne lui ai pas dit que c'était pareil, pour moi. J'ai laissé faire les rires, l'ivresse. J'ai laissé faire parce que je suis en retard de toute façon. Depuis septembre je suis en retard, septembre 2012. Comme quoi, les choses ne bougent pas tout à fait.
11 février 2013 // 21:43
Je me suis mis à compter les pas jusqu'au précipice, à avoir peur de tout, à aimer dormir sans pour autant réussir à fermer les yeux. Ces bruits distordus ont remplacés mon rythme cardiaque. Je suis devenu un peu grinçant sous toute cette mécanique et mes yeux sans cesse fatigués faisaient de moi ce chien battu qu'il fallait apprivoiser. Ensuite, les choeurs des églises et les nefs grincheuses n'ont jamais su être mes refuges. Et lorsque je me hisse en haut de Notre Dame de La Garde, c'est pour regarder l'horizon me bouffer, là, là où je ne suis qu'un homme face à sa petitesse. Les déménagements Rue paradis ne changeront rien, j'attends les taudis, j'attends les musiques tristes, les chansons de fin dans des bras qui ne savent que me serrer plus fort alors que les larmes coulent, que je suis en pilote automatique, que je ne veux plus avancer. Par rythme je signifie amour, et je frappe ces tables jusqu'à en avoir des cloques sur les paumes, jusqu'à saigner et pleurer. Se scarifier par amour de la vie, par amour du lendemain, journées alcoolisées après l'autre, je laisse la musique être ce qu'elle est, seulement ce qu'elle est. Pour le reste, je monte le chauffage, baisse la vitre, fais des choses que je ne controle pas. Je laisse les planètes s'entrechoquer, moi j'ai construit une cage autour de ma peau.
"Ca sert à quoi, caner, dis-moi ?"
5 février 2013 // 17:09
On fera des feux de camps, on tapera dans nos mains et on dira qu'on a pas bougé notre cul jusque là pour mourir. endurer pour vivre, comme une logique qui pousse au rire malgré les drames. Et enterrer tous ces gens pour pouvoir chanter leur mort et leur louange. Quand l'hommage assèche la gorge, que nos pieds nus frappent ce sol qui n'arrête pas de bouger, se défaire de nous. Bien sur les grippes seraient affligeantes, mais survivre encore, se faire homme, lourd drap sur les épaules, pour continuer la musique. Les mains qui claquent l'une contre l'autre, avoir les oreilles qui sifflent du vent : regarder le temps gris et s'en foutre. Vouloir ailleurs, et ne plus se replier autour de soi. Quand on siffle dans le vent d'hiver on se sent forcément plus vif que toutes ces nuits passées à regarder des films de cul pour trouver une raison d'espérer qu'on nous touchera à nouveau, qu'on nous aimera et qu'au matin on nous lira des poèmes. Caricature grotesque, tout de même, lorsque l'orgasme simulé te ramène à ta pauvre condition d'errant pourtant volontaire, ne craignant pas les tempêtes. Et draguer toutes ces filles sans qu'elles ne voient que je leur fais du gringue parce que je m'intéresse vraiment à ce qu'elles disent. Je souris légèrement, horizon tourmenté, temps gris. Je rêve des feux de camps de l'été, s'il vous plait, rendez-moi l'été.
"Double poney swag, suce mon anaconda" // Poésie irréelle, globale.
2 février 2013 // 14:58
Mélanger les émotions, sauces épicées par dessus, à rire comme un débile : les mots fonds des ronds. Soleil rouge sang (dans mon dos coule le sang), et néon bleu : "bar du progrès". Ca domine les poivrots, c'est ridicule et ça me ressemble. Ca parle de café crème, de café clope. Ca parle de café en voulant un peu d'alcool quand même pour faire marcher la turbine : mauvaise bière, synonyme de mauvaise descente. A errer dans des zones à risque, des terrains vagues mimétiques où les vagues submergent les émotions. C'est épicé et ça sourit de travers. Ca prend en compte chaque mot et ça broute tant ça se répète. Rouler de nuit alors qu'on se les gèle et au matin regarder le vent qui ne sait faire rien d'autre que nous donner envie de rester chez soi. Le soleil bien trop fort pour février, les yeux éblouis, mais souriant, cheveux dans le vent : beau jeune homme, dis moi que je suis un beau jeune homme. Bar du progrès comme une enseigne véritable, et l'odeur d'anis dans tous ces bars typiques, comme une forme de raison d'être dans le silence et dans les rires. Brèves de comptoir moqueuses, comparaisons foireuses et blagues dégueulasses. A force de parler du cul des filles sans les regarder, je suis devenu expert en fantasme : je crois que par la force des choses je me suis construit comme enfant tourmenté, peu sur de lui de toute façon. A chaque pas hésitant, rigolant sur les embrouilles légèrement vide de sens. Toujours le même synthé qui domine, la même maladie qui, dans le fond, me rend malade autant qu'elle me fait vivre. "Il surnage" dit-on de moi. Et accroché à mon foutu téléphone, à mes univers virtuels que je renie, je suis sans doute en train de me noyer de faux semblants. Le ciel est intense à en pleurer, les néons toujours aussi vides de sens : quand la croix devient lumière, quand plus rien n'a de sens. Je regarde le fond de mes mains, écoute le discours incohérent d'un alccoolique aux tendances paranoïaques en acquiesçant : je veux pas crever aujourd'hui, pas ce soir. Et quand je pense à ta main dans la mienne, aux élans dès lors // je regarde l'horizon avec pour seule pensée qu'il faudra se déplacer jusque là, et même plus, pour devenir un homme.
<< Ici