Une année sans lumière.

12 mai 2013 // 21:53

 Je pense au lin des forêts, aux mots qui s'enjambent partant de ces idées brumeuses. Le soleil qui traverse les persiennes : ce que j'attends c'est que les voilages se gonflent du vent. Le mistral s'est levé, qu'il balaye mai. Je veux juin comme on a soif, je veux le soir. Le bruit du tissu que l'on déchire et qui crisse sans poser de questions. Il faudrait parler de Rimbaud, se sentir suffoquer et regarder le ciel en attente d'une réponse qui viendra pas, parce que rien ne vient, il faut pas croire en ces bêtises. Les livres, je les corne, je les rature, je m'y distribue. Tout est ample, éthérée, et c'est dans les distances que l'on construit, sans doute, des bruits d'ogres, et des pas d'ivrognes. Puisque les rivières coulent de nous à nous, qu'il faut bien faire la vaisselle de temps en temps, pour avoir espoir d'en arriver à un certain moment où le monde est une musique que l'on écoute ; je respire, les vapeurs me montent enfin à la tête et ma vue se trouble. Je pense aux carambolages, peut-être ont-ils ce même bruit, du tissu. Que l'on déchire. Qui crisse. Le bruit des freins, et de l'impact. C'est peut-être ce que j'ai ressenti dans mon corps. Autant se plonger en nous et ne surtout pas relire. Attendre la lumière à travers les persiennes, relire des contes pour enfant et se laisser bercer par la bise que sa mère pose sur notre joue barbue comme un signe de perpétuelle enfance que l'on ne souhaite surtout pas éloigner, que l'on veut bien vivre encore, une fois, une fois, une fois dans l'infini. Je repense souvent aux yeux bleus, aux mains vives. Je repense souvent aux arc-en-ciels que trop rares et je regarde les prismes et les lumières qui les traversent dans un élan doux. Dans la sueur de la douche chez mes parents, dans les gouttelettes en suspension alors qu'il est dix heures du matin, je me sens soudainement vivre parce que j'y respire. Il faudra trouver l'amour ailleurs, là où le coeur bat vraiment. Une nouvelle bataille à couler amère dans mes bronches, pour pouvoir être ce mistral qui transporte, cet être humain que je souhaite être. Arrêter de voir la pluie tomber et me construire des cabanes dans les airs des villes.
Et les mots sont des cuvettes que je rempli de mes envies, de mon bon sens, alors que le bruit des touches que j'enfonce me berce. Je regarde le rythme de ma vie se balancer d'ouest en est dans un voyage qui ne sait plus finir. Je respire grand, immense, je respire et la parole fait le reste. Il faudra être heureux, se rendre compte que la joie est à nouveau possible comme tout l'or que l'on gratte au fond de nos poches où ne réside que la poussière. L'odeur de lessive est une danse régulière de mes envies sonores. Je sais y faire, dans les idées plutôt jolies. Pour le reste, il n'y a que des fautes d'orthographe.

Commentaires

Can I kick it ?

Par maud96 le 15 mai 2013 // 22:51

( mdp : gerbil )
 

Can I kick it ?









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