L'aller dans le 35, chemin du littoral, le soleil encore haut, encore chaud, malgré saint mistral qui prie pour nous comme si c'était l'automne en avance. Les jupes des filles se soulèvent, je crois que ça me plait, je me plais à rire : la tête qui dodeline au rythme de "Demain c'est loin" d'IAM, parcelle d'adolescence vivifiée quand j'ai le regard qui se perd sur l'enfilement de voiture près de la porte 4, le port autonome, la digue du large. Tous ces grands termes qui font toujours impressionnant mais qui ne sont rien que des appellations empruntées d'une fierté très dix-neuvième siècle, à la limite entre deux guerres. La Belle Epoque certains diront, je tire sur ma clope avant de retourner une énième fois chez mes parents, mache en vitesse un chewing-gum pour masquer l'odeur, je ne veux pas vraiment inquiéter ma mère vis à vis de ma vie de patachon nouvelle.
Le soleil se couche sur la passerelle, nouvelle enfance renouvelée : Neil Young à fond dans la voiture paternelle. Parait que la musique s'écoute fort, c'est lui qui me l'a appris, allez le dire à mes voisins avec qui je pars en guerre un peu souvent en ce moment. C'est ma faute, j'invite les gens comme le gros animal sociable que je suis. La voiture file sur la passerelle, traverse les carcasses d'immeubles en constructions, les nouveaux complexes d'une ville qui se veut de plus en plus attirante, qui résonne comme un aimant sans cesse renouvelé pour moi. Dans chaque recoins je respire quelque chose qui me plait, et Neil, très fort, c'est l'idée des cordons que l'on coupe avec douceur. Le ciel est rose, c'est le vent, la poussière en suspension. Il est 21h30 sur l'horloge du bonheur. Jeudi soir j'ai rendes vous avec une fille, on verra ce que dit l'avenir, je souris simplement en attendant. Il y aura pas mal de verres sans doute avant. Des raisons de vivre de plus en plus forte : piano forte sous les semelles. Neil Young - Are you passionate ? En rentrant je me mets pieds nus sur la terrasse malgré la fraicheur due au vent. Je me sens bien, là. Juste bien.
24 juin 2013 // 21:55
Commentaires
Par 27 juin 2013 // 15:46
le Il y a de la poésie qui se mêle à l'ironie du regard posé sur toi-même, dans ce texte qui sent l'apaisement de l'été qui vient. Je te le souhaite beau, cet été !
Can I kick it ?
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J'aime beaucoup ce texte, sinon, il donne envie d'y être.