My name is Giovanni Giorgio, but everybody calls me Giorgio.
J'ai cette phrase en tête et le souvenir du frisson qui m'a suivi lorsque la boucle de synthé a démarré ensuite. Encore un moment de grâce. Et je repense à la discussion que j'ai eu hier avec mes parents, sur notre éducation, à mon frère et à moi. J'ai remercié mes parents d'avoir fait en sorte que l'on trouve un immense plaisir à la curiosité. Et la frustration qui en a découlé a juste été une réelle volonté de trouver la sensation parfaite, l'épiphanie, le moment de délectation où tout a coup, le monde fait sens. Quand je t'ai vu, le monde a fait sens d'une étrange manière, d'une manière unique que je n'oublierai jamais.
Je pense à l'hiver qui se meurt dans la flaque de soleil sur la terrasse. Je pense aux airs de rien, au vent, aux tueries, à la douleur de la vie. A l'enfilade que l'on supporte. Des problèmes concentriques plus tard, c'est étrange que le plus grave nous atteigne moins car trop loin. C'est toujours les mêmes constats depuis que le soleil se lève ; je souffle. Il est temps de survivre, de savoir pourquoi on est là, être dégagé de cette crainte : celle des cris, de la douleur, de la vie. Je n'écris plus ici, les mots figés dans des espaces muets, les mots figés dans le rythme de mes jours : je n'en ressens plus le besoin, plus l'utilité. L'intérêt mis de travers, je veux bien bouger ma tête quand le jour se couche, qu'il fait place à la nuit et que la voix dans le poste est toujours celle des bons sons qui font lever le coeur.
A toi, l'air de rien, à nos mots écorchés, à nos cris contre la vie, à nos fuites désespérées vers l'accalmie, à tes mains à ta peau, à ta voix, à ta chaleur, à tes apostrophes, tes sourires, toi toi toi partout, une jolie histoire, un slow sans fin, une envie de danser, une retenue étrange et ton air gamin le matin. A toi, comme à tous ceux qui sont l'horizontale, qui ont des enfances de gosses, des bourrasques de vitalité, des cheveux pour vivre, pour apprécier le vent, et des airs frondeurs toujours en retard. Qui subissent la pression, qui dépressurisent les autres dans le même geste. Je pense à tous ces enfants dont je parle et je veux parler. Tous ces gens arrivés là, parce qu'il y avait de la lumière, arrivés ici pour constater qu'il y a des milliers de routes par mots. Que chaque mot est une histoire. A tous ceux qui regardent dans la glace leur coquard dissimulé, leurs bleus, leurs plaies, et qui en rient. Je pense au vent, aux nuits d'ivresses, aux mots laissés ici, sans doute les derniers. Ces quelques pages étaient l'occasion pour moi de sortir de l'angoisse éternelle, de trouver des moments de vie, des points de fixation dans un noir trop noir et envahissant. C'est sans doute ici que s'arrête le film. Je ne pense plus autant à mémé, plus de cette manière douloureuse. Je ne pense plus à ces filles trop connes pour moi. T'es là, à me sortir du marasme, la vérité, c'est que tous les mots d'amour, ils ne sont plus que pour toi et le reste n'a pas vraiment le même intérêt : je ne raconte plus d'histoires ici, je constate seulement que l'hiver est sur sa fin, que je t'aime, que le vent peut être mistral, certes, mais aussi ce vent du sud qui vient du Sahara. Tu ne l'as pas encore vécu, ici, mais ce jour-là, tu comprendras ce que je ressens lorsque je parle du vent de l'enfance, celui des cafés crèmes peut-être, celui des goûters trop sucrés. En attendant, plus rien n'a d'importance à par toi, toi et ton bonheur, notre bonheur.
Ceci est un au revoir plus au moins définitif même si tout va rester en place. Pour dire la vérité, j'écris un mémoire sur la lecture de l'illisibilité poétique, j'écris un roman aussi, qui s'appelle L'été Chronique. Et je suis heureux. Vraiment.
5 mars 2014 // 9:42
// 38
25 février 2014 // 21:12
On est là, reclu dans ta chambre ; je m'en demande combien de souvenirs subsisteront dans 30 ans lorsqu'on repensera à toutes ces embrouilles entre ta colloc et toi. Je crois que subsistera juste l'amour de se retrouver face à nous-mêmes et se savoir en vie et fou l'un de l'autre. Le reste ; qu'est ce qu'on s'en bat les couilles des autres au final. On tire sur des joints et on se fout de notre gueule devant nos yeux explosés et rouges. On est humain. On s'aime. La fatigue accumulé sur tes épaules moi je veux bien l'enlever de mon sourire frondeur, laisser la vie nous prendre. Nous prendre et pas nous lâcher, nous prendre et faire que de toutes ces embrouilles ne subsiste que le vent et les souvenirs de bonheurs.
Expérience spatiale et métaphore de la mémoire.
17 février 2014 // 14:07
Des étranges confusions de styles, à vivre en trompette comme en tambour battant. C'est toujours le même thème répété parfois down parfois uptempo. Mais la vie a une teinte bleu indéniable, et limpide aussi parfois quand des crescendos malades et racornis de ma jeunesse je peux faire émerger des épopées ; assez pour m'en mettre plein les doigts et avoir des sensations fines sur la ponctuation. Toujours quelques gouttes de pluie en fin de journée, il ne fait définitivement pas froid et le ciel bleu et pur m'aveugle. J'attends l'horizon, je le vois, il vient jusqu'à moi, je suis devenu maître, roi et toi ma reine. Même si le bonheur ne fait pas vendre, qu'est ce qu'on s'en fiche? On s'acquittera des éclats de voix, on pourfendra les larmes, on fera la fête à des heures indécentes, et on saura se blottir l'un contre l'autre lors d'un hiver plus rude que celui-ci. C'est toujours le même thème lorsqu'on revisite nos relations, que l'on regarde le ralentit des actions que l'on a pu faire pour d'autres, que l'on constate que ça n'avait pas marché alors parce qu'on ne s'était pas trouvé ; que tous ces mots que l'on s'est fatigué à dire, avant, c'était des répétitions pour le grand tour de piste, le grand jeu, le cirque incongru de ton sourire, tes seins et ton cul ; et pour toi, le cirque de ma gueule hirsute et mes borborygmes d'homme toujours un pied dans le sommeil, au matin, lorsqu'on se lève. On en a usé des mots pour qu'ils aient au final une patine superbe, qu'ils nous paraissent plus chaleureux lorsqu'on se les dirait en face, lorsque le vent s'arrêterait dans nos coeurs une demi seconde, celle du délice avec l'explosion sonore. Moi je contrôle plus rien, je m'en fous, même si ça m'épuise, c'est de la bonne fatigue, c'est le genre de choses qui fait que les matins sont des poèmes, les pluies des virgules de chagrinera dont on se moque, et que les rues peuvent être dévalées. Tu veux habiter où toi ? Dans n'importe quel palace humain à notre envergure sans doutes dérisoires. Toi reine, moi roi, on sera beau comme ça, sur les photos officielles et les timbre-poste, à se nicher au creux de l'été comme dans ton cou. A te dire des mots d'amour avec des larmes dans les yeux, portés par l'émotion. Allez, on laisse l'orchestre s'enflammer lorsqu'on quitte la scène, main dans la main, en transe de joie et d'amour.
6 février 2014 // 15:08
On en a déchiré des pages de livres pour recréer notre monde, dire que c’était notre univers, et dans l’espacement de chaque mot, dans les marges et dans les sauts de pages, on s’est récité des histoires. Des grandiloquences comme des respirations, des moments de miroir terrible où nous étions nous-mêmes, où l’on se rendait compte que ça servait à rien l’embrouille. Des accents étranges, des vies étranges, des étrangetés dans le regard comme des pieds de nez et des visions ébréchées. Bien sûr que ça fait beau et drôle de constater que l’on se retrouve tous dans quelques larmes, quelques espaces. On a déchiré des pages pour faire du passé un avenir, pour faire d’un monde le monde. Il y avait la vague, la noyade et l’apnée ; il y avait aussi la sortie de l’eau, avec l’impression que la mer nous retient, coule sur nous, nous raconte une histoire : peut-être celle du monde. Modernisme et décadence, clope au bec, figure roulée dans mes doigts malhabiles. Je pense en permanence à la nudité de ton corps, aux halos desquels on s’entoure ; et le fait que je t’aime encore plus au matin malgré nos airs embrumés, hirsutes. Paraît que j’ai des beaux yeux, que t’as un beau cul. Paraît que j’aime déchirer les pages, me faire des cahiers de citations dans ma tête, que j’ai soufflé sur assez de braises pour que mon feu intérieur maintenant ravivé par toi, soit sans fin. Nous de toute façon, on vie comme ça pour la suite du monde, et le monde qui suit encore et celui encore. Toi et moi c’est un dynastie, des comètes, des voyages qu’on entrechoque, des stratosphères, des nuages cartographiés, et des rubans rouges qui nous enlace. C’est beaucoup de soupirs, de sourires, de joie, d’amour, de tendresses, de rivages, de rires, de vie.
En pointillés, pour le sursis de l'espace.
26 janvier 2014 // 10:20
Ca y est c'est la saison du vent sec qui écorche la peau et qui nous pousse dans le sens de la montée sur la Cannebière. Ca y est, j'ouvre les fenêtres, c'est jour de ménage aujourd'hui, aujourd'hui on va vivre. Dans le froid pesant et matraqueur - harceleur ? - du mistral et de la tramontane. Vive les bourrasques, le vent d'hiver et les paroles évanouies. Vive voix.
<< Ici