086 // Vocatif.

15 janvier 2014 // 10:04

 J'ai dans ma tête ces paysages d'autoroutes et de trains à grande vitesse malgré leur caractère régionaux qui filent sans qu'on puisse les saisir, les arrêter, leur dit qu'on les trouve beau, qu'il faut qu'ils arrêtent de pleurer, parce que vraiment, c'est pas beau de pleurer comme ça alors qu'on est la star du bal et le seul truc vraiment intéressant dans une carlingue. J'ignore nécessairement le soleil qui se lève et se couche et la mer. Mais je passe sur le vide une main qui ne sait rien faire d'autre à part mourir là, dans l'entre deux. Sourire. Attendre les jours les semaines et les mois pour me voir pousser et changer les horizons dans tes facettes colorées. Je traine pieds nus, les volets toujours fermés pourtant habillé des habits de la veille, j'écoute la musique comme une rumeur. Attendant l'apostrophe.
 Ce matin, les rues m'ont aveuglées, il faisait frais après les pluies de la veille. Je voulais te dire de pas partir, mais il fallait quand même que tu partes, le ciel est bleu - beaucoup d'années qui se résument là-même dans une phrase, beaucoup de mots qui se bousculent, peu de choses écrites. Je flotte. Tu es ma flotte. Je. La poussière qui vole doucement à notre fenêtre, l'horizon heurté, toujours heurté pour qu'il y ait du rythme. Je pense à l'été, aux nuits longues, aux soleils qui se gomment jamais comme on le désire. Ce matin les rues, les arrêts de coeur ton sourire ouais, l'éclair, tout ça. Je veux pas en croire mes yeux, mes nuits. Je veux pas croire. Reste la douceur que t'as, qu'on a. Les mots qui s'accordent. Le métronome, l'autonomie que l'on veut mettre à la portée de l'autre, les mots qui coulent sur nos joues, tes cosmétiques qui te rendent plus belle que belle parce que belle tu l'es déjà. La sève nous ressemble, liquide caramel et collant malgré tout. Se séparer, c'est se retrouver il paraît. Moi, j'attends jeudi, je crame une bougie, j'attends les horaires précises, la pluie de la veille, l'avenir droit devant. Le ciel est bleu.
 Avec comme réveil les bruits au loin d'un air de guitare joué par mon père, avec n'importe quel morceau de Folk, avec Meddle de Pink Floyd, dans la chaîne hifi. Avec en enchainement des repas pantagrueliques, ton regard, ton sourire, ta bouche en cadeau, les rires, l'alcool certes, mais la douceur du sucre dans la bouche, et sans la rancoeur. Avec la vie qui n'est que ce moment de claquement entre deux mains qui se rejoignent, des "salut ça va ?", des rires comme des pleurs de bébés puis de gosses. Avec un texto et rien d'autre de mon frère pour me dire que je vais être tonton d'une petite Lana et sourire, en repensant au cadeau que je lui ai fait, en projetant toutes les bêtises que l'on peut acheter, tout le vent que l'on a dans nos poches, toutes les semelles qui se bousculent dans nos têtes. Avec toujours les mêmes poèmes pour nous faire pleurer. Avec toujours dans le coeur la même joie et surtout la même rage, celle qui fait dévorer la planète avec le sourire des grandes personnes. Avec cette décision si limpide de déménager encore l'été venu, de vivre avec toi, près de toi, comme une évidence. Avec des mots et des forces de frappe. Avec le coeur. Avec toi surtout.

L'illusion.

22 décembre 2013 // 14:35

 Sourire à la pluie comme une solution au problème. Laissé trainer sur le sol le givre, les histoires écrites, la buée qui sort de notre bouche. Hier il a fait un temps radieux et même si le vent ne nous a pas épargner, c'était agréable de te voir fumer sur la terrasse, chez mes parents. La musique est douce, je vis de plus en plus d'histoires intérieures que je ne juge pas nécessaire de raconter : j'arpente comme un gamin chaussé des botes de sept lieues. Ma tête est faîte de la voix douce que tu y laisses trainer souvent. C'est bientôt Noël, moi j'ai envie de la lande.

Café long.

16 décembre 2013 // 10:10

 J'ai toujours su que c'était ça la vraie vie : des extraits de vieux films sur CD, des phrases qui claquent, mais aussi les chansons françaises vues et revues à l'avant de la voiture parentale, le soleil qui se couche déjà alors que c'est quinze heures : cet hiver si doux mais pourtant impitoyable dans ses formes. J'ai toujours pensé que la vie viendrait, fatalement, en éclatant, et c'était bien vrai. Les instrus tournent en boucle, toujours les mêmes, toujours la même musique dans le casque, du Wu Tang à Biggie à tous ces moments sortis de l'innocence et de la rage. Les guitares viennent après et m'apaisent. Je me suis rendu compte ce matin que Noël était pour bientôt, il y avait comme queluqe chose dans ce constat qui avait un battement immense. Il est l'heure, sans doute d'avoir froid aux pieds.

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