17 août 2013 // 17:45
Si ton cul c'était des mots, alors ce serait des mots que j'aimerais lire. Moi j'ai violemment une envie du reste, des phrases qui s'accrochent : mais, tes fesses, oui, oui, j'y pense parfois. C'est la nuit dans ces moments-là, c'est le jour. Il se peut que quand j'y pense je me sente seul un peu. Puis je pense au reste, aux trucs qu'on pourrait murmurer, à la douce volonté de ne pas être autre que celui qui lira entre les lignes, parce que les lignes sont comme des couches de draps que l'on superpose, on veut se perdre à l'intérieur d'elles, on veut s'y débattre pour créer : dire que quand on baise c'est artistique, penses-tu qu'un jour on saura faire ? Allez gamine, je te laisse ta grenadine pour la fin des débats, lorsque j'arrête de me fixer de façon teigneuse sur le bas de ton dos que ton visage me rappelle que c'est avant tout pour lui que tu m'as plu au premier abord, et pour le reste : la vivacité du tout, du ton. Pour ta rythmique intérieure qui sonne pour moi comme une pop song dont on ne s'esquive pas, qui revient par nappes progressives. Où ça nous mènera moi qui te mate et toi dont je ne sais rien ? Probablement nulle part, mais je pense à ces poèmes que l'on picore parfois au grès d'une ouverture de livre subite et malencontreuse : l'apparition de ton corps, ce que j'en imagine dans mes nuits longues, me fait cette sensation d'aléatoire mais particulier. A bien choisir les mots on se sourit, tourment, se laisse faire. Qu'est ce qui te plait, dis moi quand tu fais l'amour ? Qu'est ce qui te plait encore plus quand tu baises ?
Trame, éléments disparates, vents.
15 août 2013 // 3:33
Alexis, pourquoi ça tangue ? Un peu de rouge un peu de noir un peu de kitsch, des résolutions sans doute. Ca tangue parce qu'il n'y a que les ogres qui parlent et les humains qui postillonnent. C'est trois heures et demi du mat, les yeux ouverts malgré le mal de crâne dû à l'inactivité physique, aux mots écrits trop vites aujourd'hui. Soyons heureux. Pourquoi ça tangue, parce que j'aime bien les radeaux usés, médusés. Je souris, les humains postillonent, une heure trente au téléphone, ça faisait longtemps oui, que ça m'était pas arriver. J'en débite beaucoup de conneries dans l'intervalle. Et avec mes lieux communs, mes "c'est fou la vie" je me sens pas fier, pas vraiment. L'horizon fait le reste en un seul mouvement. Main, caresse, hurlement.
9 août 2013 // 16:56
Si tu savais comme le ciel est bleu aujourd'hui, comme la poussière recouvre les livres posés sur le sol, comme l'appartement peut-être immense et minuscule à la fois quand le jour se lève, que les étoiles nous couchent. Je traine les pieds, n'ayant rien de mieux à faire. Tu sais, les rochers, ce sont encore les mêmes. C'est encore la même méditerranée tourmentée qui s'y éclate. Si l'on peut vraiment parler de tourmente. Qu'as-tu oublié ? sous terre j'imagine que les pensées s'évaporent d'elles-mêmes sans que l'on puisse y faire grand chose. Parfois j'aimerais revenir chez toi, sur cette petite terrasse. Tu avais cette fascination pour le vide, un verre d'eau gazeuse à la main, tu buvais à gestes lents. Tu apprenais sans cesse la solitude, tu l'affectionnais sans doute quelque part. Ce qui m'a frappé, récemment, c'est que l'on ne se parlait presque pas lorsque nous n'étions que tous les deux. On était sur ces chaises pliantes, a attendre que le temps passe, à regarder cet olivier sur lequel je montais parfois en étant gosse. On parlait très peu, mais ça n'empêche rien. Tu aurais aimé cet été même si tu aurais souffert de la chaleur. J'en suis sûr. On aurait sans doute passé quelques jours à Jausiers, pour goûter l'air de la montagne. On se serait senti comme chez nous mais ailleurs. De toute façon quand je pense à toi, je me sens toujours un peu chez moi.
Je baille, sous la lumière aveuglante du spot qui éclaire la terrasse. Coup de fatigue un peu comme une vague douce qui berce. bonjour, je tiens à ma liberté quoique vous en dîtes. Consulter le compte en banque pour n'y voir que des clopinettes : pourtant un jour j'ai du me sentir riche Je hausse les épaules, jette des invitations chez moi, le bon coeur, l'envie qu'on me dise que le rendez-vous est pris. Au final il fait bien trop chaud, c'est la seule chose à retenir lorsque la température baisse enfin, torse nu sur cette terrasse. Moi qui voulais investir dans un hamac, j'aurais dû m'écouter, j'en serai pas là à me réveiller tous les matins à cinq heures transpirant.
L'absence de sommeil ne me gène même pas, je souris, je ne sais pas quand l'orage va arriver, pas celui que j'attends parce que la température est inhumaine. Non, je parle de celui qui va faire que tout à coup je ressemblerai à ce gars dont je parle dans mon premier roman. Celui à qui je ressemblais même si quand je relis ces lignes, il ressemble beaucoup à un connard. Il s'appelle Marius, comme le personnage principal de mon second roman. Faut vraiment que j'arrête avec ce prénom. Ou que je me trouve une raison.
Hier ma belle-soeur m'a dit qu'elle voulait que je sois le parrain du gosse qu'ils tentent d'avoir avec mon frère. Elle m'a dit ça comme ça, comme elle se livre souvent en ce moment à moi. Je pensais pas qu'on pouvait marquer autant une personne qui a provoqué chez nous autant de réticence au premier abord. Je trouve ça troublant, presque vertigineux. Et ce sont peut-être de rares moments où je frissonne. Puis quand je la fais danser pour me rattraper de pas l'avoir fait il y a deux semaines pour son mariage, que j'en transpire à en voir ma chemise blanche être transparente, je me perds un peu dans tout ce que je deviens, me rend compte que je peux commencer à me regarder dans une glace en arrêtant de m'accabler. Et j'aurais pas pensé ça possible. J'y aurais jamais cru en septembre quand j'étais au trente sixième dessous, que j'entamais cette longue saison de dépression et d'angoisse terrible. "Je me suis impressionné par ma force vitale, celle que j'ai mis en oeuvre pour dépasser tout ça." Je dis ça à Marion avec qui j'ai encore une fois parlé sérieusement. Qu'on s'est dit qu'on s'est rendu service sans s'en rendre compte en se précipitant à réaliser quelque chose qu'on aurait pas dû vraiment faire. Malgré l'emballement et les mots d'amour que je ravalais, c'était pas elle et ça c'est sûr. Alors autant rire en buvant des mauresques : lui dire qu'elle m'a donné une confiance en moi que je soupçonnais pas. Que maintenant je suis prêt à tout, parce que j'ai compris qu'il fallait que je sois enfin un ogre. un ogre gentil, mais que j'arrête de me faire bouffer la place.
Alors voilà, sans doute l'an prochain je serai oncle et parrain, sans doute. Et en fait je le veux pas l'orage. Je veux passer des nuits sans dormir, à boire un peu trop certes, mais aussi à être vif, impressionner par ma réparti et faire rire. Je veux des nuits célestes où l'on danse sous des lumières douces et tamisées, et je veux vivre les nuits du lendemain où l'on fume des clopes solitaires sur la terrasse, se raccrochant à quelques mots sur un téléphone pour simple compagnie mais un peu de bonheur. Où les invitations sont simples, de bon coeur, naïve. Où tout bouge enfin dans l'immobilisme et sans mal de mer pour cette fois.
L'absence de sommeil ne me gène même pas, je souris, je ne sais pas quand l'orage va arriver, pas celui que j'attends parce que la température est inhumaine. Non, je parle de celui qui va faire que tout à coup je ressemblerai à ce gars dont je parle dans mon premier roman. Celui à qui je ressemblais même si quand je relis ces lignes, il ressemble beaucoup à un connard. Il s'appelle Marius, comme le personnage principal de mon second roman. Faut vraiment que j'arrête avec ce prénom. Ou que je me trouve une raison.
Hier ma belle-soeur m'a dit qu'elle voulait que je sois le parrain du gosse qu'ils tentent d'avoir avec mon frère. Elle m'a dit ça comme ça, comme elle se livre souvent en ce moment à moi. Je pensais pas qu'on pouvait marquer autant une personne qui a provoqué chez nous autant de réticence au premier abord. Je trouve ça troublant, presque vertigineux. Et ce sont peut-être de rares moments où je frissonne. Puis quand je la fais danser pour me rattraper de pas l'avoir fait il y a deux semaines pour son mariage, que j'en transpire à en voir ma chemise blanche être transparente, je me perds un peu dans tout ce que je deviens, me rend compte que je peux commencer à me regarder dans une glace en arrêtant de m'accabler. Et j'aurais pas pensé ça possible. J'y aurais jamais cru en septembre quand j'étais au trente sixième dessous, que j'entamais cette longue saison de dépression et d'angoisse terrible. "Je me suis impressionné par ma force vitale, celle que j'ai mis en oeuvre pour dépasser tout ça." Je dis ça à Marion avec qui j'ai encore une fois parlé sérieusement. Qu'on s'est dit qu'on s'est rendu service sans s'en rendre compte en se précipitant à réaliser quelque chose qu'on aurait pas dû vraiment faire. Malgré l'emballement et les mots d'amour que je ravalais, c'était pas elle et ça c'est sûr. Alors autant rire en buvant des mauresques : lui dire qu'elle m'a donné une confiance en moi que je soupçonnais pas. Que maintenant je suis prêt à tout, parce que j'ai compris qu'il fallait que je sois enfin un ogre. un ogre gentil, mais que j'arrête de me faire bouffer la place.
Alors voilà, sans doute l'an prochain je serai oncle et parrain, sans doute. Et en fait je le veux pas l'orage. Je veux passer des nuits sans dormir, à boire un peu trop certes, mais aussi à être vif, impressionner par ma réparti et faire rire. Je veux des nuits célestes où l'on danse sous des lumières douces et tamisées, et je veux vivre les nuits du lendemain où l'on fume des clopes solitaires sur la terrasse, se raccrochant à quelques mots sur un téléphone pour simple compagnie mais un peu de bonheur. Où les invitations sont simples, de bon coeur, naïve. Où tout bouge enfin dans l'immobilisme et sans mal de mer pour cette fois.
29 juillet 2013 // 18:16
Je veux bien une vie aussi intense que ça, que l'orage qui se déplie au-dessus des têtes, qui asperge le sol et ces éclairs qui forment une permanence obscure et lumineuse à la fois. Quand la pénombre est éclairée de violet blanc : qu'il est cinq heures du matin. Je veux bien des rencontres, oui, des sourires de satisfactions, l'impression de toujours bien se trouver dans les regards des autres, un vendredi soir assis sur les escaliers de la gare à surprendre les identités remarquables, des autres protagonistes de leur vie personnelle tout comme moi. Moi, en chef d'orchestre de ma ville, je suis plutôt fier : visiter, connaître la mécanique, le battement des rythmiques, saxo sur le port dans la nuit douce. A trainer autrement dans les rues que je connais : décharge électrique, informations douces ; il faut toujours savoir affronter les marches et la chaleur, ne pas tanguer, goûter à l'odeur de la mer.
// "C'est étrange, tu sais, de se retrouver presque deux ans jour pour jour à vingt mètres de là où j'ai décidé de m'installer à Marseille" ; c'est Marion, visiblement émue, qui me dit ça. Dans le 35. Ce bus que j'ai pris tant de fois en solitaire, qu'il m'ait toujours étrange de prendre accompagné. "Et quel chemin parcouru", je lui réponds, alors qu'on rentre de la plage, qu'elle a osé se baigner, chose qu'elle ne fait jamais en tant normal. Qu'elle a surtout préféré dire à son ex au dernier moment qu'elle ne voulait pas le voir finalement, parce que ça l'embêtait de ne pas venir pour une escapade dans les quartiers nord, et qu'elle en avait marre de se faire avoir toujours par les mêmes histoires de ce mec-là. "Oui, oui t'as raison." Un sourire fier se dessine sur ses lèvres. Je sais que je pourrais avoir le même sans m'en rendre compte, parce que dans cet été d'inactivité je me rends compte de tout ce qui a changé, et je me laisse bercer, un peu plus loin dans ce changement. Voir les amis dans cette atmosphère familière me comble de joie, me gonfle le coeur. J'ai le cerveau qui tourne tellement vite que j'ai l'impression de penser à rien. Juste Cyrielle et Marion qui me disent le dimanche matin, en terrasse à l'Estaque : "et si on restait encore dormir ce soir ?" Finir la bouteille de rosé sur la terrasse. Ecouter les CD de mes parents, laisser la nuit sur nos épaules, rire.
// Je vois Mila dans sa robe colorée avec une libellule dessus : au moment où dans l'histoire que je lui lisais ça parlait de bateau qui sortait du port, le sifflet d'un navire de croisière qui s'en allant a retentit au loin. Elle m'a regardé de ses yeux immensément vivants, ses yeux qui se sont agrandis. Je me suis senti magicien. Le goût de la pastèque, l'odeur du bois qui brûle dans le barbecue, les blagues, la joie qui fait tout oublier, tout survivre. Faire des bulles avec du liquide vaisselle, sentir qu'elle me caresse le bras lorsque je lis ; pour nous dire au revoir, elle nous a tous fait un bisous sur le coude. Je suis amoureux d'une petite gamine aux yeux très vifs et au rire facile. Le genre à connaître tous les cris que font les animaux, qui a peur du "feu plein de couleurs" qui lèche le sel des chips avant de les manger. //
Je veux bien d'une vie intense comme celle-ci, avec des incidences violentes mais salutaires. Je veux bien des nuits d'étés passées sur la terrasse à sentir l'apaisement de ceux qui m'entourent. A voir que les parenthèses guérissent les angoisses. Comment j'ai fait pour vivre aussi mal jusque là, alors qu'il y a que de la joie ? Je me demande si tout va s'arrêter brusquement. Je dois dire que je n'en ai pas très en vie. L'orage qui gronde, le sourire facile et la fraicheur d'un éternel commencement. De nouvelles rencontres, des yeux qui sourient, héberger beaucoup de vie, chez soi, ailleurs, partout : recueillir les autres et sentir que ça bouge, ça bouge sans cesse. Et je sais que quand viendra l'hiver, je pourrais penser à nouveau à ce vendredi-samedi-dimanche, et aux pluies de juillet. Pour que la vie sois sans encombres.
// "C'est étrange, tu sais, de se retrouver presque deux ans jour pour jour à vingt mètres de là où j'ai décidé de m'installer à Marseille" ; c'est Marion, visiblement émue, qui me dit ça. Dans le 35. Ce bus que j'ai pris tant de fois en solitaire, qu'il m'ait toujours étrange de prendre accompagné. "Et quel chemin parcouru", je lui réponds, alors qu'on rentre de la plage, qu'elle a osé se baigner, chose qu'elle ne fait jamais en tant normal. Qu'elle a surtout préféré dire à son ex au dernier moment qu'elle ne voulait pas le voir finalement, parce que ça l'embêtait de ne pas venir pour une escapade dans les quartiers nord, et qu'elle en avait marre de se faire avoir toujours par les mêmes histoires de ce mec-là. "Oui, oui t'as raison." Un sourire fier se dessine sur ses lèvres. Je sais que je pourrais avoir le même sans m'en rendre compte, parce que dans cet été d'inactivité je me rends compte de tout ce qui a changé, et je me laisse bercer, un peu plus loin dans ce changement. Voir les amis dans cette atmosphère familière me comble de joie, me gonfle le coeur. J'ai le cerveau qui tourne tellement vite que j'ai l'impression de penser à rien. Juste Cyrielle et Marion qui me disent le dimanche matin, en terrasse à l'Estaque : "et si on restait encore dormir ce soir ?" Finir la bouteille de rosé sur la terrasse. Ecouter les CD de mes parents, laisser la nuit sur nos épaules, rire.
// Je vois Mila dans sa robe colorée avec une libellule dessus : au moment où dans l'histoire que je lui lisais ça parlait de bateau qui sortait du port, le sifflet d'un navire de croisière qui s'en allant a retentit au loin. Elle m'a regardé de ses yeux immensément vivants, ses yeux qui se sont agrandis. Je me suis senti magicien. Le goût de la pastèque, l'odeur du bois qui brûle dans le barbecue, les blagues, la joie qui fait tout oublier, tout survivre. Faire des bulles avec du liquide vaisselle, sentir qu'elle me caresse le bras lorsque je lis ; pour nous dire au revoir, elle nous a tous fait un bisous sur le coude. Je suis amoureux d'une petite gamine aux yeux très vifs et au rire facile. Le genre à connaître tous les cris que font les animaux, qui a peur du "feu plein de couleurs" qui lèche le sel des chips avant de les manger. //
Je veux bien d'une vie intense comme celle-ci, avec des incidences violentes mais salutaires. Je veux bien des nuits d'étés passées sur la terrasse à sentir l'apaisement de ceux qui m'entourent. A voir que les parenthèses guérissent les angoisses. Comment j'ai fait pour vivre aussi mal jusque là, alors qu'il y a que de la joie ? Je me demande si tout va s'arrêter brusquement. Je dois dire que je n'en ai pas très en vie. L'orage qui gronde, le sourire facile et la fraicheur d'un éternel commencement. De nouvelles rencontres, des yeux qui sourient, héberger beaucoup de vie, chez soi, ailleurs, partout : recueillir les autres et sentir que ça bouge, ça bouge sans cesse. Et je sais que quand viendra l'hiver, je pourrais penser à nouveau à ce vendredi-samedi-dimanche, et aux pluies de juillet. Pour que la vie sois sans encombres.
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