Long distance phonecall.

6 juillet 2013 // 0:32

 J'écris des choses pour que le temps passe, je fais sans doute les mauvais choix dans ma vie, tant pis pour moi. Je regarde le paysage d'un oeil ennuyé alors que je kiffe, tout ça, toutes ces tranches de vie qui ressemblent aux tranches de pastèques qui sont éventrées comme ça, comme rien. Y a des gens qui veulent être libre, moi, je crois que j'ai renoncé, c'est la faute à la fumée ou l'alcool je sais pas trop bien. La vie penchée à gauche, à droite, aux gouffres de l'angoisse, aux pourtours méditerranéens de nos impressions en surimpressions. L'histoire est toujours la même, c'est juste le remake qui est toujours décevant et sans aucune saveur. Tandis que je psychote, avale des parts de rien comme un glouton, tente de récupérer toutes les affaires menées à moitié, j'oublie l'essentiel : que je dois m'en sortir, oublier le rivage et plonger dans les grands fonds, les rares lames qui ne sont pas juste des désirs d'entre deux, des désirs qui bouffent comme ça l'âme et le corps. Vouloir fuir, vouloir prouver, et puis quoi merde. Placer des voix sur des visages, placer des visages sur des fantasmes, parler de choses tristes, de pleurs, de passions avortées dont on ne saurait se défaire. Bien sûr que je veux parler, je veux vibrer, je veux m'enfuir, je veux. Je veux être libre, mais mon mode de vie ne me l'offre pas, alors je m'acquitte de tout ça claque des thunes pour rien, regarde tout le vent que je vénère : vous ai-je déjà dit que j'imagine mon enfance que venteuse ? Oui, c'est le but de ces écrits, dispersés là. Ah, j'en ai des soupapes pour m'évacuer après ça : entre mistral et tramontane, je dois trouver ma place. On suffoque ici, c'est peut-être le début de l'amour qui m'échappe : porte close, correspondance, je me défausse je me dépense. Bien sûr que ça rebondit alors, moussaillon à la dérive, les yeux fatigués, amoindris, à frapper des monologues comme si c'était un peu de branlette salvatrice. Tranquille, on a tous besoin de notre shot d'adrénaline, de sensations, de caresses salaces et de moments entre ivresse et libération. Jusqu'à peler notre propre peau, essayer de s'enfuir, de s'en aller et de devenir cardiaque. Des appels que l'on bâcle, des numéros perdus dans la tourmente, et des filles que l'on aborde juste pour les aborder : on se kiffe ou non quelle importance, ça rebondit au fond du gosier, ça se lampe torche, ça s'esclandre, ça se trouve et retrouve au final : triste mayonnaise, ambiance tripante et triptyque et réveils trop matinaux pour parler fluide, amour, mort et mysticisme. Bien sûr que je débecte dans une grande valse surréaliste où les mots ne sont que des mots parce que ce que je crache c'est mon identité décousue de marseillais qui en a rien à battre qui a pas froid aux yeux et qui s'habille du rien compassé que l'on peut lui transmettre, fournir, dealer en grammes. J'ai perdu du poids mais tout le monde s'en fout au final, parce que peut mieux faire et c'est pas avec l'alcool que je me frelate dans les veines que je vais sauter une mannequin. Tant pis pour ma gueule, triste clown, sale cire, la peau joyeuse tout de même. Ca s'accroche, ça se wagonne, ça se rassure en inventant des mots. Moi aussi je peux faire dans du déverbal, postverbal tonitruant et démonstratif, j'en ai ma claque de me masturber chaque soir en pensant aux mêmes histoires : autant me ramasser parterre chez moi, à l'aube de mon canapé. Adios amigos, je rentre à la maison.

Enfance venteuse (en boucle).

27 juin 2013 // 9:32

 Je retiens tout tes mots ma belle, parce qu'on me les avait jamais dit dans cet ordre là, de façon aussi juste. Personne n'a jamais eu l'envie, comme toi, de m'écouter et me dire des choses dures avec un regard doux qui semble dire "tu vas y arriver, j'en suis sûre". Tu crois en moi, c'est réconfortant "je suis sûre que tu la trouveras cette fille. Si il y a bien quelqu'un pour qui j'ai espoir, c'est toi". Peut-être qu'il faut que je t'écoute, que je m'accepte. A descendre du rhum par hectolitres les langues qui se délient dans un pavé de mon adolescence : le cours Ju maintenant rénové. Je souris, doucement. Tous les deux, soirée improbable en tête à tête maintenant moins proche physiquement l'un de l'autre mais toujours plus, autrement, à se flatter l'un l'autre, à nous écouter déballer nos vies et parler sincèrement de nos ex et de nos peurs du lendemain, peut-être pour la première fois. Dans le fond on serait presque touchant et c'est étrange comme nos chaises se rapprochent l'une de l'autre, pour parler encore. Déjà l'heure de rentrer, mais aucunement l'envie. Alors je rallonge la vie. Dernier shot le cul à moitié sur la chaise parce qu'il faut aller vite et qu'ils ne servent pas au bar. Nouveau morceau de l'été sur les ondes, en rentrant je danse beaucoup trop ivre sur Get Lucky de Daft Punk ; "Merci pour cette belle soirée. Et ne doute pas de toi, en tout cas, cesse de le faire. Merci encore". C'est dans ces moments, là, juste là, que je sais que ça va aller, et savoir que des gens m'y accompagnent dans cet état qui n'est qu'indicible, ça me tient dans une tiédeur toute printanière. 

Déjà commencer et l'on verra.

23 juin 2013 // 16:16

 Elle me fixait dans le reflet du verre, elle me demanda si j'avais des thunes, pour régler l'addition. J'ai du dire oui, je me vois bien dire oui, maintenant. Dehors il pleuvait sans rien dire, c'était plus gai que l'on peut y penser cette ambiance. Ca souffre, drôle. Je souffle sur sourire. "T'as coupé tes cheveux, ça te va bien". Je lui ai dit ça l'air de rien, moi je la regardais droit dans les yeux détournés ; il y a eu un moment de flottement bleu et pourpre dans l'horizon. Ont perd de l'humanité dans ces couleurs. C'était une scène merdique. Dans ces moments là, je pense aux odeurs rassurantes : celles du basilic, de l'essence, du figuier -- de la fuite. Quand je recolle les mots je vois son regard qui me fixait au travers du verre. Je voulais prendre sa main mais ça m'échappe ; les mots qui restent. On prend le coeur d'un homme, on le déchire, on bouffe des sandwiches pour passer le temps. Devant la télé il est toujours dimanche, après tout.
Je repense à cette scène qui ne s'est pas passée, mais que j'imagine très bien. Aux tâches qui restent, aux moments de drague. Flottement vert dorénavant, il est temps de s'arracher. Elle a fini par sourire, je sais bien qu'il faut que j'arrête de m'excuser sans cesse de ne savoir pas vraiment être dans les rails. Les rails mènent pas aux portes du paradis cependant. Elle a levé les yeux vers moi, j'ai frissonné, j'ai su que j'étais pas rendu et elle avait ce sourire oui. Elle avait coupé ses cheveux, elle était jolie, nouvelle. C'était une scène douce quoiqu'on en dise.
 Et sinon dans la vie t'es quoi ? t'as fait quoi ? Et quand la réponse c'est pas grand chose, tu fais tourner les mêmes choses en boucle, tu dis que rien n'est obligatoire et tu laisses la clope se consumer. T'es rien Alexis, peut-être un mec plutôt charmant qui s'ignore, mais qui aime cette sale vie. Oui, mais c'est la vie. Foutue question de la vingt troisaine. Sale merde.

¤

17 juin 2013 // 21:04

 Comme sorti de nulle part et déjà essoufflé, naissant à contretemps contrecourant, se faisant passer le mot de façon à s'entendre,de façon à ce que la pluie colle les pages, que les vidéos soient consultées et compulsées sur la toile. Ca danse ça boit ça crie ça chante : trois bouteilles de rosé tombées à trois ça fait un bon ratio et le lendemain on rigole. Le lendemain, ce matin, au fond du 97, à regarder la ville encore toute calme, 7h30 du matin, je souffle sur le vide, je me détends. J'ai tellement de choses à dire. J'aimerais vous faire lire ce que j'écris, secrètement, et puis non, je ne sais pas si ça a un intérêt. Pour le reste les volets sont croisés et les fenêtres ouvertes : oui, c'est l'été.

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