Elle me fixait dans le reflet du verre, elle me demanda si j'avais des thunes, pour régler l'addition. J'ai du dire oui, je me vois bien dire oui, maintenant. Dehors il pleuvait sans rien dire, c'était plus gai que l'on peut y penser cette ambiance. Ca souffre, drôle. Je souffle sur sourire. "T'as coupé tes cheveux, ça te va bien". Je lui ai dit ça l'air de rien, moi je la regardais droit dans les yeux détournés ; il y a eu un moment de flottement bleu et pourpre dans l'horizon. Ont perd de l'humanité dans ces couleurs. C'était une scène merdique. Dans ces moments là, je pense aux odeurs rassurantes : celles du basilic, de l'essence, du figuier -- de la fuite. Quand je recolle les mots je vois son regard qui me fixait au travers du verre. Je voulais prendre sa main mais ça m'échappe ; les mots qui restent. On prend le coeur d'un homme, on le déchire, on bouffe des sandwiches pour passer le temps. Devant la télé il est toujours dimanche, après tout.
Je repense à cette scène qui ne s'est pas passée, mais que j'imagine très bien. Aux tâches qui restent, aux moments de drague. Flottement vert dorénavant, il est temps de s'arracher. Elle a fini par sourire, je sais bien qu'il faut que j'arrête de m'excuser sans cesse de ne savoir pas vraiment être dans les rails. Les rails mènent pas aux portes du paradis cependant. Elle a levé les yeux vers moi, j'ai frissonné, j'ai su que j'étais pas rendu et elle avait ce sourire oui. Elle avait coupé ses cheveux, elle était jolie, nouvelle. C'était une scène douce quoiqu'on en dise.
23 juin 2013 // 16:16
Commentaires
Par 0ct0pus le 23 juin 2013 // 16:41
Oh Yeah! (oui ce n'est pas très poétique comme intervention) ♥
Can I kick it ?
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