Soleil, un peu trop fort.

1er août 2013 // 11:20

 Quand tu marches, moi j'écoute un orchestre qui s'accélère à chaque fois que tu te mets à courir, que je vois tes cheveux de sauvage et ta frange un peu trop longue bouger dans l'horizon. Ton sourire de dents jeunes et des grands soupirs de satisfaction après chaque gorgée de menthe-à-l'eau. Se faire appeler tonton et sourire de fierté rien que pour ça. Je te fais frotter de la lavande dans tes mains et tu me regardes droit devant : les pieds dans l'eau de l'arrosage : apprenant les sensations comme ça, sans s'en rendre compte, te faire gouter du basilic : le goût étrangement poivré semble te plaire. Puis les mains dans la terre. Il est fin d'après-midi, il est été. Tu sais que je n'ai jamais été aussi heureux et que tu en es une raison, joli Mila ? Quand tu rigoles te fermes tes yeux, ouvre grand la bouche. Bisous sur ma joue quand tu t'enfuies, on se tire la langue. A la prochaine.

Waiting for a night in white satin.

26 juillet 2013 // 15:48

 Faire du goût des pèches celui de son été : oubliant pour une fois les pastèques. Vision de crêtes et de rondes vies. Ca se balance sur la plage arrière comme si la vie ne connaissait aucune fin. Chaque note de piano, sur ma colonne vertébrale, de ma nuque à mes reins, sont autant de dictions écorchées qui dans leur imperfection déclenchent des frictions. J'aime les panoramas, je n'y peux rien, je ne sais pas les retenir dans l'ombre de mes jours : je ne sais que laisser couler tout ça, en un filet d'eau qui embaume les lèvres abîmées. Les goûts s'éclatent en constellation dans mes souvenirs : j'y recolle comme je peux. J'attends les éclipses, la vie vengeresse, tous ces trucs que je ne maîtrise que très mal. J'ouvre un livre, je me laisse porter autant le dire.

Venteuse, l'enfance. Humide ?

24 juillet 2013 // 15:08

 Moi ce que j'aime c'est les ritournelles. Hier assis sur les marches qui mènent à la terrasse chez mes parents, je profitais de l'air frais. Il faisait nuit, je capitalisais sur la douceur du bain de mer et de la peau sur laquelle on enlève le sel au jet d'eau ensuite. Truc de barbares. Au téléphone, à penser à ailleurs, je regardais ce paysage que je connais bien, qui me paraissait nouveau hier soir. En rentrant dans mon appartement, en précipitation, j'ai vu que la terrasse n'était plus baigné de soleil, alors j'ai arrosé les dalles poreuses d'eau, j'y ai mis mes pieds, pour les tremper un peu : pour apprécier le mélange d'humide de terreux sur la plante de mes pieds. Pour apaiser la brûlure. J'aurais aimé jouer ainsi un long moment encore, mais comme souvent, la pierre des dalles a bu toute l'eau, la chaleur et l'évaporation s'est chargée du reste. Je suis redevenu adulte.
 Ca fredonne dans ma tête des airs désuets de boîtes à musiques. Je suis peut-être passé au-delà de moi mais quand je regarde la glace je trouve rien. C'est jamais l'heure de parler mais on s’interrompt quand même, à cuire sur cette terrasse et se sentir grand, immense, nous-même. On se reprend en coeur, égérie agressive. Passer des réflexions sur l'effet fiction à n'importe lequel des soap opera : on fait dans le grandiose.Fatigué par la chaleur. Toujours cette même chaleur cyclique qui fait se déformer nos t-shirts et donne des tâches de transpirations à nos membres. Arroser la terrasse quand vient le soir pour humidifier l'air, se sentir respirer un peu, une intermède solennelle durant laquelle on constate que la menthe se meurt : jolie histoire. Moi je pense à ma terrasse, à ma fin de vie à ce que je dois suer pour me soulever et m'inclure dans les rythmes. Je connecte des idées, des parcelles de ma mémoire comme des presqu'îles à la recherche d'une source, d'un point médiant : carrefour d'où partirait mes finalité. J'ai mal à la tête, il faudrait que j'arrête de penser. En attendant le climatiseur du magasin en dessous fait un bruit de casserole : on aimerait progresser, être plus grand, mais je ne sais même pas qui est "on". On c'est un con, voilà ce qu'on me dit souvent.

"It's hard to see you go."

14 juillet 2013 // 23:25

 Son sourire candide me demandait juste ce qu'il restait à faire lorsqu'il ne nous restait que les tonnerres de kermesse qui font des couleurs folles dans le ciel comme des brisures du coeur. Les flashs et le tungstène ont mouché les étoiles, dommage. J'ai cette chanson sensuelle dans les oreilles, j'ai besoin de nouveauté et d'ailleurs : revenu au point de départ, après l'intermède paname j'ai l'impression de regresser. Un été ça se surmonte comment ? Prends le mal j'en ai rien à foutre. Je me demande pourquoi ce ne sont jamais les jolies filles qui se mettent à côté de moi dans les trains : oserais-je seulement leur parler alors ? Encore une cigarette de fumée à la fenêtre, je danse à l'envers en essayant de recoller avec le moment de réalité où les lampadaires se rallument, que chacun rentre chez soi alors que la chaleur est sournoise et plombe mes épaules. Je souris, tout de même, parce que je vois le gouffre qui se rapproche, parce que je sais que bientôt, toujours et encore sont des mots dont il faut savoir être avare.

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