21h12 et plus tard.

25 février 2014 // 21:12

 On est là, reclu dans ta chambre ; je m'en demande combien de souvenirs subsisteront dans 30 ans lorsqu'on repensera à toutes ces embrouilles entre ta colloc et toi. Je crois que subsistera juste l'amour de se retrouver face à nous-mêmes et se savoir en vie et fou l'un de l'autre. Le reste ; qu'est ce qu'on s'en bat les couilles des autres au final. On tire sur des joints et on se fout de notre gueule devant nos yeux explosés et rouges. On est humain. On s'aime. La fatigue accumulé sur tes épaules moi je veux bien l'enlever de mon sourire frondeur, laisser la vie nous prendre. Nous prendre et pas nous lâcher, nous prendre et faire que de toutes ces embrouilles ne subsiste que le vent et les souvenirs de bonheurs.
 Des étranges confusions de styles, à vivre en trompette comme en tambour battant. C'est toujours le même thème répété parfois down parfois uptempo. Mais la vie a une teinte bleu indéniable, et limpide aussi parfois quand des crescendos malades et racornis de ma jeunesse je peux faire émerger des épopées ; assez pour m'en mettre plein les doigts et avoir des sensations fines sur la ponctuation. Toujours quelques gouttes de pluie en fin de journée, il ne fait définitivement pas froid et le ciel bleu et pur m'aveugle. J'attends l'horizon, je le vois, il vient jusqu'à moi, je suis devenu maître, roi et toi ma reine. Même si le bonheur ne fait pas vendre, qu'est ce qu'on s'en fiche? On s'acquittera des éclats de voix, on pourfendra les larmes, on fera la fête à des heures indécentes, et on saura se blottir l'un contre l'autre lors d'un hiver plus rude que celui-ci. C'est toujours le même thème lorsqu'on revisite nos relations, que l'on regarde le ralentit des actions que l'on a pu faire pour d'autres, que l'on constate que ça n'avait pas marché alors parce qu'on ne s'était pas trouvé ; que tous ces mots que l'on s'est fatigué à dire, avant, c'était des répétitions pour le grand tour de piste, le grand jeu, le cirque incongru de ton sourire, tes seins et ton cul ; et pour toi, le cirque de ma gueule hirsute et mes borborygmes d'homme toujours un pied dans le sommeil, au matin, lorsqu'on se lève. On en a usé des mots pour qu'ils aient au final une patine superbe, qu'ils nous paraissent plus chaleureux lorsqu'on se les dirait en face, lorsque le vent s'arrêterait dans nos coeurs une demi seconde, celle du délice avec l'explosion sonore. Moi je contrôle plus rien, je m'en fous, même si ça m'épuise, c'est de la bonne fatigue, c'est le genre de choses qui fait que les matins sont des poèmes, les pluies des virgules de chagrinera dont on se moque, et que les rues peuvent être dévalées. Tu veux habiter où toi ? Dans n'importe quel palace humain à notre envergure sans doutes dérisoires. Toi reine, moi roi, on sera beau comme ça, sur les photos officielles et les timbre-poste, à se nicher au creux de l'été comme dans ton cou. A te dire des mots d'amour avec des larmes dans les yeux, portés par l'émotion. Allez, on laisse l'orchestre s'enflammer lorsqu'on quitte la scène, main dans la main, en transe de joie et d'amour. 

Peintures

6 février 2014 // 15:08

 On en a déchiré des pages de livres pour recréer notre monde, dire que c’était notre univers, et dans l’espacement de chaque mot, dans les marges et dans les sauts de pages, on s’est récité des histoires. Des grandiloquences comme des respirations, des moments de miroir terrible où nous étions nous-mêmes, où l’on se rendait compte que ça servait à rien l’embrouille. Des accents étranges, des vies étranges, des étrangetés dans le regard comme des pieds de nez et des visions ébréchées. Bien sûr que ça fait beau et drôle de constater que l’on se retrouve tous dans quelques larmes, quelques espaces. On a déchiré des pages pour faire du passé un avenir, pour faire d’un monde le monde. Il y avait la vague, la noyade et l’apnée ; il y avait aussi la sortie de l’eau, avec l’impression que la mer nous retient, coule sur nous, nous raconte une histoire : peut-être celle du monde. Modernisme et décadence, clope au bec, figure roulée dans mes doigts malhabiles. Je pense en permanence à la nudité de ton corps, aux halos desquels on s’entoure ; et le fait que je t’aime encore plus au matin malgré nos airs embrumés, hirsutes. Paraît que j’ai des beaux yeux, que t’as un beau cul. Paraît que j’aime déchirer les pages, me faire des cahiers de citations dans ma tête, que j’ai soufflé sur assez de braises pour que mon feu intérieur maintenant ravivé par toi, soit sans fin. Nous de toute façon, on vie comme ça pour la suite du monde, et le monde qui suit encore et celui encore. Toi et moi c’est un dynastie, des comètes, des voyages qu’on entrechoque, des stratosphères, des nuages cartographiés, et des rubans rouges qui nous enlace. C’est beaucoup de soupirs, de sourires, de joie, d’amour, de tendresses, de rivages, de rires, de vie.
 Ca y est c'est la saison du vent sec qui écorche la peau et qui nous pousse dans le sens de la montée sur la Cannebière. Ca y est, j'ouvre les fenêtres, c'est jour de ménage aujourd'hui, aujourd'hui on va vivre. Dans le froid pesant et matraqueur - harceleur ? - du mistral et de la tramontane. Vive les bourrasques, le vent d'hiver et les paroles évanouies. Vive voix.

086 // Vocatif.

15 janvier 2014 // 10:04

 J'ai dans ma tête ces paysages d'autoroutes et de trains à grande vitesse malgré leur caractère régionaux qui filent sans qu'on puisse les saisir, les arrêter, leur dit qu'on les trouve beau, qu'il faut qu'ils arrêtent de pleurer, parce que vraiment, c'est pas beau de pleurer comme ça alors qu'on est la star du bal et le seul truc vraiment intéressant dans une carlingue. J'ignore nécessairement le soleil qui se lève et se couche et la mer. Mais je passe sur le vide une main qui ne sait rien faire d'autre à part mourir là, dans l'entre deux. Sourire. Attendre les jours les semaines et les mois pour me voir pousser et changer les horizons dans tes facettes colorées. Je traine pieds nus, les volets toujours fermés pourtant habillé des habits de la veille, j'écoute la musique comme une rumeur. Attendant l'apostrophe.

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