De la poussière soulevée par chaque pas, des goûts du passé dans la bouche, des mouvements d'épaules sourdes. Regardant le ciel, le plafond, regardant toujours plus haut dans l'espoir de voir une apparition divine. Mais même la pluie s'est tue, ne reste que l'uniforme : la soutane céleste est bleue, bleue limpide. Les mots se collent entre eux, une envie pressente de fumer, de me sentir partir et toujours revenir parce qu'ayant la tête lourde et planante. Chaque pas un peu de poussière à voir la magie des ombres sur le mur gris qui délimite ma terrasse. Les pieds au sol, l'envie de peindre, l'envie de l'ardeur, l'envie qui dévore, envie de faire l'amour sans doute. Mes envies de mâle, mes goûts de garçon, mes envies très humaines en quelques sortes. Ma tête se penche et je regarde le sol, sa chaleur et les pierres ponces qui ne résolvent rien si ce n'est l'avenir. Perdu dans les périphériques, enrobé de joie comme ces bonbons dans du papier plastique et bruyant, parce que la joie est bruyante oui, je viens de le découvrir. Faisant trainer les jours comme si c'était de la pâte à modeler et regarder les tours que l'on érige. Oui, je regarde ce sol avec l'envie de m'étendre, de m'y fondre, et de dormir sur le canapé de flemme d'avoir escaladé jusqu'à ce radeau lointain, dormir sur le canapé la télé sans le son allumée et me réveiller au petit matin avec un torticolis et des images sans sens et sans contextes mais flashy et filandreuses, au milieu de la face. Du sol au plafond, je redécouvre mon physique, ma taille écharpée, mes airs charmeurs et parfois mes angoisses qui se lisent sur mon visage. Alors que l'été s'effile comme ces bas nylons que je voudrais faire glisser sur tes jambes, y découvrir la vie, y passer mes mains jusqu'à ce que le jour se lève ou se couche mais qu'il se bouge de l'horizon stagnant qu'il se promet chaque jour. T'arpenter jusqu'à ce que la vie s'épuise dans les veines, et que des veines ne sortent que des musiques se démultipliant comme les images de nos kaléidoscopes quand on était gosse. Des perles de lumière en plein jour, des couleurs criardes pour les rendez-vous brumeux, pluvieux, sourds, amoureux. Voulant sans cesse la même musique jouée en rythme, voulant sans cesse bouger sur des pieds pourtant fixes. Tournant sur moi-même, revoyant à nouveau la poussière se transformer en fumée, je me rends compte que je n'ai toujours pas parlé d'alcool, de gens ivres, mais le panorama est complet dès lors qu'il y a ta voix, partout n'importe où, ta voix que j'aimerais entendre dire "qu'est ce que t'attends, vas y prends moi", alors je regarderai le vide, un peu saoul, et j'aurai l'air de comprendre, l'air d'intelligence quand je sentirai le vent comme tout de suite sur mes chevilles croisées et rabattues l'une sur l'autre, battant le rythme de mes mots, celui de ma tendresse et de ma rage fougueuse et naïve des instants plus qu'humains. Le piano dans les artères, les cris de meutes montrant les crocs, l'air barbare, les rythmiques violentes, les sirops et jus de fruits en terrasse, les lunettes de soleil, les regards fatigués, les paquets de clopes ramollis et vides avachies sur la table puis jetés à la poubelle, les logos de marques que l'on aime, les bouteilles que l'on entasse en pensant faire une bonne action, les heures que l'on passe au téléphone à se prendre à rêver, les rencontres, les voix, les paradoxes, les bonheurs que l'on ne veut égoïstement pas partager, les listes escamotées dans la vitesse de nos pas sur le bitume, dans la vitesse de nos pas sur la piste de danse, les boîtes de nuit que l'on trouve dans les caves, les boîtes à musique que l'on trouve dans les caves, des berceuses pour calmer nos corps et nos têtes pleines de bruits de pressions et de peur ; des berceuses pour calmer le rythme, enfin se trouver une roche sur laquelle on se fixe et attendre l'avenir comme les sucres d'orges et les histoires pour quand il fait noir et hiver.
Dans le flot continu, la salive coule comme la sève. Une fois qu'on aura les veines sèches, qu'on se sera enfin trouvé : supernovas et comètes pour un flash subtil et lubrique en plein ciel, on pourra parler du cosmos, de terminologie et de pain sans sel. La gorge sèche à s'attendre chacun dans sa tour d'ivoire, dans son coin de constellation, moi je suis bélier, et toi d'où tu es ? A se trouver et parcourir le monde juste parce que le monde c'est un rire, une mélodie qui jamais ne s'arrête et une sorte de transe qui pousse à écrire, et tant pis si le quart d'heure devient heure puis redevient minutes : moi la chronologie je m'en balance. Tant que devant nous l'horizon reste courbe et que je te rêve nue chaque nuit : tes seins, ton cul, ton sourire. Suite logique / magma valseur.
Dans le flot continu, la salive coule comme la sève. Une fois qu'on aura les veines sèches, qu'on se sera enfin trouvé : supernovas et comètes pour un flash subtil et lubrique en plein ciel, on pourra parler du cosmos, de terminologie et de pain sans sel. La gorge sèche à s'attendre chacun dans sa tour d'ivoire, dans son coin de constellation, moi je suis bélier, et toi d'où tu es ? A se trouver et parcourir le monde juste parce que le monde c'est un rire, une mélodie qui jamais ne s'arrête et une sorte de transe qui pousse à écrire, et tant pis si le quart d'heure devient heure puis redevient minutes : moi la chronologie je m'en balance. Tant que devant nous l'horizon reste courbe et que je te rêve nue chaque nuit : tes seins, ton cul, ton sourire. Suite logique / magma valseur.