Enfance venteuse (19)

24 septembre 2013 // 10:17

 De mon enfance dans le vent j'avais oublié ces matins où je réveillais mes parents : c'était souvent les weekend de septembre et d'octobre : il faisait doucement frais. Je me glissais dans les draps de mes parents parce qu'il était tôt, et mon frère nous rejoignait et on faisait beaucoup de bêtises. Tu as extrait ça à nouveau de mon enfance venteuse, ce souvenir, cette sensation que j'avais enfoui me disant sans doute que ça servait à rien. T'as réveillé tout ça, t'as réveillé mes épis dans les cheveux, et la douceur des matins d'automne ; quand il ne pleut toujours pas mais que la chaleur n'est plus autant oppressante. Je souris, vague, je souris alors que dans l'angle, tu as l'air très concentrée. Mon enfance venteuse a quelque chose de réanimé quand je suis avec toi, c'est bien pour ça que je ne te lâche pas.
 Je te glisse juste à l'oreille que ton cul à quelque chose de Tennessee. Le reste importe peu, j'ai un sourire vague mais bien délimité par mes envies infinies au milieu du visage. Le coeur a pris un rythme d'amant que l'on regarde, d'amante que l'on caresse dans des nuits de plus en plus fraiches. Le sucre sur nos lèvres, moi je compte les élans jusqu'à la jetée sur laquelle on se retrouve pour partager nos mots, nos mains l'une dans l'autre, les trompettes et les rythmes qui nous clouent au sol et broient nos tourments en une poussière de lune que l'on souffle au loin. J'aime ma main dans tes cheveux, c'est un guide suffisant à nos je t'aime.

Tu verras, tu verras.

12 septembre 2013 // 21:20

 Il faudrait sans doute se poser, laisser le temps qui se place au milieu du regard nous respirer des phrases un peu plus longues que les pas pressés de mon coeur. Maintenant je regarde les noms des rues de ma ville en me demandant ce que tu en dirais. Il ne reste plus que dix pages à te lire, des mots, des mots encore. Du mistral sous nos vêtements on y fera vivre l'alchimie, la féerie et nos rêves de gosses. Les image s'épuisent à la commissure de nos lèvres, parce qu'on en a marre de dire même si l'on aime parler, on en est au moment où ça se ressent ; surtout dans le vent. Les feuilles mortes sur le sol à nouveau, vient qu'on se retrouve, que tu embarques mes foulards et mes écharpes, et que tout s'envole. Bruit d'amour, d'aisance et de filandrerie. Beaucoup de sons de clochettes, je retiens ces quelques mots que je ne t'ai pas encore dit, mais quand je te regarde et je te les dit comme ça.
 Avant de m'endormir je pensais à la belligérance de nos étincelles, dans nos regards amourachés ; belligérance gentille qui adoucit nos rôles et en fait des grandes toiles sur lesquelles on projette des films. En se promettant de prendre le train. En se promettant de se projeter, se protéger. Je pensais à cette étincelle qui dit à la vie de pas être une pute, de nous accepter, de nous laisser faire, de faire comme ça nous chante. Et je chantais le vide alors, habillé de nuit, de rêve et d'humour. Faire l'amour ? Oui. Oui encore.
La mélodie est celle d'une voiture qui part en vacance, moi je pars en vacance : c'est septembre, c'est la rentrée, pour sûr, il fait frais dans l'appartement encore un peu en ruine de tout le bordel que j'y amoncelle. Je pars en vacance pour cette vie et celle qui suit. C'est tant mieux. Sur mes chaussures il y a des traces de la pâte à modeler de Mila : du rose éclatant sur mon gris habituel. Et sur mon coeur il n'y a que du baume, du sucre et des bonnes choses qui font trembler l'homme que je suis.

S.

5 septembre 2013 // 22:37

 As tu conscience de la tribalité de ton corps ? de tes pas et de tes frasques. Et de mes basques qui te courent, te font la cour, parce que je ne veux pas que ça cesse, parce que je veux des bancs de la tendre tendresse, parce que je veux des sourires sur chaque soupirs, des sourires sur les tartes aux pommes que l'on se décide, des films et du vin pour imaginer une suite logique. Boite en ferraille et cigarette torpillée dans le cendrier, moi je veux dire que j'aime la forme de tes mots, de ton visage et celle de tes fesses même si je te le dis souvent en fin de compte. Je voudrais le crier très fort à même la rue, à la recherche d'un sol qui ne se dérobe que pour le meilleur. Paraît qu'il va finir par faire moche et tant pis, parce que bateaux et marées ça sonne comme un vaille que vaille qui se transforme peu à peu en un coeur haut, une sensation d'achèvement enfin, qui donne du corps à nos murailles.

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