Violons et trompettes.

20 août 2013 // 16:33

 L'horizon rose, se dire que l'on s'attendait, là, devant un soleil qui se couche. J'ai cette idée en tête, je me dévoile, parle du passé, de l'avenir que j'attends, du moment où je ne sens pas d'angoisse, car il n'y a aucune à avoir; Encore souvent pourtant j'ai envie de pleurer sans raison, juste par la sensibilité d'une image. Et déplaçant les curseurs vers l'infini pour voir jusqu'où je peux aller comme ça, je sors de vieux disques que je n'avais pas écouter depuis mille ans. Disques de rap américains bruyants par exemple. L'appartement propre à nouveau, ça n'était pas arrivé depuis une éternité, j'ai décidé de me raser il faut dire. Parfois j'aimerais ne plus écrire et juste parler pour que vous entendiez ma voix trempée de sud. Sans jamais être sûr de la bonne solution, je regarde les crêtes au loin. L'été chronique avance, phrases après phrases, j'ai l'impression d'écrire une histoire, de m'ancrer là dans des pages virtuelles. Moi je voue une passion pour les luminaires, les néons bleu et les autres couleurs aussi. Je ne sais pas si ça explique tout ce que j'essaye de dire et d'écrire. J'espère que vous comprenez, même si ce n'est que ma vie complètement remâchée, passée à la moulinette de l'ellipse et de l'apocope, ça fait dix mois que j'écris ici. Je sais très bien que je ne suis plus le même qu'alors. Je suis toujours venteux ; autrement. Je reste un enfant.
 J'aime ce moment où le jour abandonne définitivement le ciel pour la nuit : ce moment de nuages rouges et roses, ce moment de ciel bleu puis mauve, puis violet. Ce moment stellaire, mouvement d'accords qui roulent sur une guitare. De la compression d'onde et des regards perdus et brumeux. Chacun ses petites histoires, hein, dans ces moments là, chacun sa tambouille, ses images typiques, fédératrice.
Dans la glace je me dis qu'il faut que je me rase, puis abandonne. Je bois une bière en terrasse avec mon frère, je refuse à acheter un paquet de clope, c'est pas le moment, l'heure est aux économies alors que le compte en banque approche dangereusement de zéro. Il fait sombre maintenant que le soleil court ailleurs, va se casser de nous même, que le port s'active enfin mais pas de la même activité que celle du jour : une activité plus paresseuse, lente, et énervée. La sueur sur mon front maintenant épongée, il ferait presque frais : des chaussures fatiguées sur les pieds,  des humeurs marines. J'ai passé la nuit à faire des rêves érotiques inextricables dont j'ai eu du mal, je dois dire, à me sortir mais qui ont fini par étrangement me reposer, me laissant le jour venu qu'un sentiment d'urgence sourde, qu'un sentiment terrible qu'il faudrait se débattre face à la fatalité et sauter un pas qui mène nulle part mais où l'on s'écorche pour notre bien. Maintenant le ciel violet a pris du gris aux joues et c'est la nuit qui s'annonce, alors je vais me lever pour allumer la lumière, je vais m'arrêter là comme la musique.

Sunset and Sunrise.

17 août 2013 // 17:45

 Si ton cul c'était des mots, alors ce serait des mots que j'aimerais lire.  Moi j'ai violemment une envie du reste, des phrases qui s'accrochent : mais, tes fesses, oui, oui, j'y pense parfois. C'est la nuit dans ces moments-là, c'est le jour. Il se peut que quand j'y pense je me sente seul un peu. Puis je pense au reste, aux trucs qu'on pourrait murmurer, à la douce volonté de ne pas être autre que celui qui lira entre les lignes, parce que les lignes sont comme des couches de draps que l'on superpose, on veut se perdre à l'intérieur d'elles, on veut s'y débattre pour créer : dire que quand on baise c'est artistique, penses-tu qu'un jour on saura faire ? Allez gamine, je te laisse ta grenadine pour la fin des débats, lorsque j'arrête de me fixer de façon teigneuse sur le bas de ton dos que ton visage me rappelle que c'est avant tout pour lui que tu m'as plu au premier abord, et pour le reste : la vivacité du tout, du ton. Pour ta rythmique intérieure qui sonne pour moi comme une pop song dont on ne s'esquive pas, qui revient par nappes progressives. Où ça nous mènera moi qui te mate et toi dont je ne sais rien ? Probablement nulle part, mais je pense à ces poèmes que l'on picore parfois au grès d'une ouverture de livre subite et malencontreuse : l'apparition de ton corps, ce que j'en imagine dans mes nuits longues, me fait cette sensation d'aléatoire mais particulier. A bien choisir les mots on se sourit, tourment, se laisse faire. Qu'est ce qui te plait, dis moi quand tu fais l'amour ? Qu'est ce qui te plait encore plus quand tu baises ?

post-it.

17 août 2013 // 17:01

 Jeudi nuit, la boîte sentait le parfum Allure Homme Sport, comme si tout le monde s'était passé le mot. J'ai souri en regardant les mecs mort de faim se faire légèrement chauffer et remballer par les filles avec qui j'étais : "c'est ma faute si je danse de façon lascive peut-être ?" c'est ce qu'essaye de me dire Marion sans le formuler quand j'essaye de plaider la cause d'un gars qui avait une chemise blanche avec un col beaucoup trop grand, le genre double col, avec des boutons de couleur : oui, sa chemise était moche. C'était peut-être lui qui puait comme ça le parfum. Je ne sais pas trop. J'ai pas envie vraiment de me creuser la tête à ce sujet, mais samedi prochain, je remets ça. Ca va être sanglant, violent, drôle, je m'en fiche de ce que ce sera, tant que ça vaut le détour. Les courses étalées sur le sol il est temps de redescendre sur terre.
 Alexis, pourquoi ça tangue ? Un peu de rouge un peu de noir un peu de kitsch, des résolutions sans doute. Ca tangue parce qu'il n'y a que les ogres qui parlent et les humains qui postillonnent. C'est trois heures et demi du mat, les yeux ouverts malgré le mal de crâne dû à l'inactivité physique, aux mots écrits trop vites aujourd'hui. Soyons heureux. Pourquoi ça tangue, parce que j'aime bien les radeaux usés, médusés. Je souris, les humains postillonent, une heure trente au téléphone, ça faisait longtemps oui, que ça m'était pas arriver. J'en débite beaucoup de conneries dans l'intervalle. Et avec mes lieux communs, mes "c'est fou la vie" je me sens pas fier, pas vraiment. L'horizon fait le reste en un seul mouvement. Main, caresse, hurlement.

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