23 avril 2013 // 16:25
Qu'est ce qu'on comprend nous, de toute cette vie, à part qu'on veut pas se perdre, à part qu'on sait rien faire d'autre que longer les courbes de nos vies par erreur. Un message d'une admiratrice secrète, une fille qui apparemment me mate à la fac, et mes épaules qui se dressent en signe de renoncement. Ca laisse le temps filer comme la mauvaise herbe : lait rond, rosé : ton sein droit, parfois j'en rêve alors que sur le gauche j'aime poser ma main. De mes lèvres à nos lèvres, de vies d'artistes moins le quart je fais une dînette superbe. Et à ma table, il y a des draps blancs, dans mon dos coule le sang : toujours la même ritournelle, toujours l'impression de la litanie alors qu'on fait des cauchemars de vestibules et qu'on pioche dans toutes nos réserves et nos ressources pour se sentir vivre. Emmitouflé dans mon ailleurs, je regarde au loin le paysage bleuir, je regarde la mer de ma fenêtre mais dans mes rêves puisque j'ai largué les amarres et que la seule vue que j'ai, dorénavant, c'est une bordure grise de terrasse où l'on aime boire le pastis entre collègues. Bien sûr que ça fait battre le coeur et respirer nos tourments, bien sûr que je suis heureux quand le soleil se couche et qu'il est un peu plus de vingt heures trente. Bien sûr tout ça sonne comme un tube de l'été alors qu'il ne fait pas encore tout à fait beau. Et dans mes anaphores, dans mes illustres passés qui deviennent des avenirs parler comme ça chaque matin avec le sourire au lèvre est un moyen comme un autre d'être de bonne humeur : s'en suit la bonne bouteille que l'on débouche et l'air fin, fier, resplendissant. J'aime les bruits des débouchés comme les soupirs que tu pousses à mon oreille quand, tu vois, on se regarde dans la profondeur de nos yeux. Ton sourire frondeur, tes airs gamines qui plombent le paysage de soleils radieux même quand il fait gris, c'est bien l'histoire que je voulais me faire. Être heureux, dégommer les étoiles et s'en foutre si on dort pas. Le réconfort après l'angoisse, la parano, une saison longue, froide et tempêtueuse. Je savais bien qu'il fallait que je t'attende, et maintenant j'ai envie de partir avec ta main dans la mienne, j'ai envie de me camper dans les paysages, me fondre dans les musiques, être le rythme et sentir mon coeur battre. Ca fait pas avancer mais ça rassure. Les mots qui se délient, les cordes qui ne sont plus raides et mon regard qui atteint enfin le monde moi qui ne connaissais que le vide. Le flambeau brûle il est minuit à nouveau, la bouteille est vide, grand mistral et beaux carrosses : j'étais un enfant, je suis un enfant un peu plus dorénavant.
Commentaires
Par lonely-heart le 23 avril 2013 // 17:37
C'est joli.
Par 24 avril 2013 // 2:42
le (En tout cas, cela fait toujours autant plaisir de voir des gens qui savent manier la langue française comme tu peux le faire. Une lecture qui ne nous arrache pas les rétines fait du bien de temps à autres!)
Par 2 mai 2013 // 11:20
le La première phrase me fascine...
Can I kick it ?
La discussion continue ailleurs...
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