La clef des champs dans mon ventre pour ne pas la perdre, la peau tatouée aux vices, au langage corrosif et l'esprit échauffé pour rimer sur les ambulances terribles. Allez, reste les larmes, la façon agile de les sécher, et quand le ciel. Non, j'abandonne les phrases commençant par "quand le ciel" parce que rien de bien ne viendra de là. A la recherche d'un soupçon de mystique quand même, de croyances raisonnées, ramassant les fleurs dont je ne pave plus aucune chambre. Les sentiments dans le vent, dans la bandoulière. Enfance venteuse que je répète sur tout ces grands panneaux. Enfance venteuse sur les tableaux parfumés à la craie. Puis se masturber redevient une triste réalité, mais j'ai le sourire j'ai la rage. 130 pages après, je souffle sur mes braises, il est temps de dire des bêtises, nommer ça "Exil" et se demander s'il faut corriger les fautes d'orthographe ou rester dans la peau du brut. Se vexer dans le pire des cas, et briser des verres, des pans entiers. Parce que je suis bête de m’inquiéter pour les autres qui sont adultes, comme si j'étais un gosse angoissé, comme si j'avais pas su être autre chose dans ma vie... C'est triste vie, triste mine, triste cire aujourd'hui. C'est le délire que l'on n'ose pas approché. C'est beaucoup de choses à la fois.
// Mais ce soir, sur la scène, y aura Oxmo immense, et je vais pleurer encore une fois quand il va me chanter L'Enfant Seul avec ces frissons que je n'arrive jamais à dépasser. Je vais chialer, parce que c'est la seule chose que je sais faire en ce moment, pour trois fois rien. pour tous ces souvenirs incompressibles que je prends dans la gueule. Et pour tous les cocus de la marine française même si elle me dit merde, cette connasse de marine française. Marinière, pourtant hétérosexuel, comme si pour beaucoup c'était impossible à entendre les railleries des collègues. Je veux mes mains dans de la boue, je veux mes mains dans les coeurs des hommes et des femmes, je veux parler, parler, pour dire que la vie est belle. Même si elle est terne.
« Faut être lucide, faut qu'on se libère disent-ils. »