Des mots dans le cou, comme des respirations. Des larmes vites essuyées. Le printemps qui tape, là, vengeur. Le vent, toujours le vent. Et l'or du soleil comme toutes ces choses faciles. Le bruit des ports, le bruit des barques. Le souffle coupé. Un grenier plein de poussière. Une maison que l'on renouvelle sans cesse. La mer déchainée. Les crêtes que l'on voudrait se marquer à même la peau. La campagne dans l'angle du soleil. Les champs de spigaous à perte de vue, les phrases qui riment bien avec le blé vert Je repense à cette fille qui me disait qu'elle aimait le rock et les prairies. J'ai oublié qui elle était, je crois que c'est la plus belle des filles que j'ai pu imaginer dans mes pages. Le genre taillée pour moi. Je pense aux cigales qui ne manqueront pas d'avoir leur mot à dire. Les pieds collés, la tête dans le vent pour y voir les astres. Je pense aux bougies que l'on allume pour les éteindre, pour que ça sente l'anniversaire. Tes mains douces, nos coeurs tambours, le bruit du déclencheur. Regarder les photos en riant, les film en frissonant. Remettre sans cesse le même Spielberg dans la platine DVD pour pouvoir se sentir respirer, enfin, dans un soupçon d'enfance. J'ai jamais été naïf, c'est ce que le dis à J. : c'est pour cela, tu vois, que j'ai besoin de regarder des films qui parlent d'enfances dévaster. Réécouter Oxmo Puccino pour la millième fois, frissonner encore sur la dernière phrase de "l'enfant seul". Avoir envie d'un gosse parce qu'on assiste à un baptême. Je me demande, pour Dieu et tout ça. Voir un baptême et une icône qui nous transperce du fond des yeux au fond du coeur. Avoir envie d'un gosse, d'une mère, avoir des envies que l'on frissonne encore et encore. Je regarde les spiagaous, dans la vitesse de la voiture. Les fenêtres ouvertes chargent mes yeux de pollen et les gonfle : je pleure lentement, j'ai les yeux irrités, mon nez chargé de tout ça me fait vivre un enfer. Mais je profite, de la campagne à la mer, à la mer déchainée : ma mère qui me dit "t'es très beau avec cette chemise Alexis", et je la crois. Je voudrais embrasser tout ça d'un coup. Je serre de plus en plus mes parents contre moi, depuis que je suis parti. Ils ont du devenir sincères, véritables, humains, du même coup. Et dans la voiture jusqu'à Sausset les Pins, jusqu'à la mer encore plus vraie, je leur demande de me dire, si ça va, ils vivent bien tout ça. Et pour la première fois je demande à mon père qui conduit, et qui ne veut pas répondre, parce qu'il ne parle pas mon père. Et je me reconnais là dedans, je me revois il n'y a pas si longtemps. Ils me disent que c'est étrange parce que maintenant ils sont libre : je crois que nous vivons la même chose et dans cette ressemblance peut-être nous aimons-nous plus. Marcher pieds nus, se regarder dans les yeux après avoir fait l'amour et exploser de rire : parce que j'ai envie de rire, souvent, après avoir joui. J'aime les kaléidoscopes, les stroboscopes, les lumières étranges, les néons des années 80, écouter Cocorosie le matin ; avec l'envie qu'on prenne ma main, qu'on m'embarque, histoire de les voir plus près ces prairies qui nous parlent d'ailleurs.

Commentaires

Can I kick it ?

Par 0ct0pus le 5 juin 2013 // 10:23
Et dans mes dents.
Par topinambour le 5 juin 2013 // 15:09
Putain cette phrase : Je repense à cette fille qui me disait qu'elle aimait le rock et les prairies....

Je sais pas, j'la trouve vraiment belle...
 

Can I kick it ?









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