Enfance venteuse.

22 novembre 2012 // 21:01



Ca commençait comme ça, certains jours, tous les jours. Et ton pas qui traine me manque. on se les répétait ces phrases, l'histoire de la tante Zoé, du chapeau d'Honorine, de Raimu qui est le plus grand acteur de tous les temps et de cette cruche de Fanny pas capable d'avoir l'accent. On le sait que c'est beau putain, je le sais que tu me manques. Et une fille m'a demandé ce que je faisais quand j'allais pas bien, que je déprimais, je lui ai pas dit que je regardais en boucle Marius pour penser à toi. Parce qu'elle n'aurait rien compris, elle est pas d'ici, de toute façon tu l'aurais trouvée un peu squinche.
Quand on fait les comptes, ça ça reste, les pleurs de maman aussi que je devine quand le regard se perd qu'elle a peur parce qu'elle ne te voie que malade dans ses souvenirs. moi je te vois tellement grande, et tu me manques, comme le goût de la menthe à l'eau, de la beauté des poissons que tu préparais pour le four, que ta voix, que tes mains toujours froides et les gentilles mais violentes gifles que tu posais sur ma joue. Maintenant je suis barbu, je préfère autant que tu ne le saches pas, mais pourtant je t'aime, pourtant tu me manques. C'est un soir comme un autre, bientôt un an, bientôt un an. Et je regarde Marius pour la vingtième fois depuis peut-être ce soir. Ah c'est sur quand on fera danser les couillons, je ferai pas parti de l'orchestre, mais j'aurais aimé danser avec toi ce soir.

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