Swimming Pools - Kendrick Lamar.

28 décembre 2012 // 17:27

Je regarde le ciel rose, le palmier solitaire, le port de l'Estaque. Bien sûr que le vent fouette et on est définitivement plus dans un tableau de Cézanne, mais c'est idyllique dans le coin droit de mon oeil, là où le soleil frappe la mer. Je bouge la tête ensuite, bercé par ce morceau de rap aléatoire. Dans la bulle, je regarde ma paresse pousser de mon bide en arbre magnifique dès l'instant où je fuis mes cahiers, mes notes improbables sur la deconstruction derridienne. Pour ce que ça intéresse les gens, de toute façon...
A force de relier avec les gens que j'aime oublier quand l'heure devient tardive, les yeux fatigués, je ressens des choses étranges parlant d'amitiés, d'amour, de choses indéfectible. C'est une belle histoire, le refrain débute et je finis par rire, jolie armure sur mes épaules, à force de dépenser des sous dans des sapes que je veux belle. Avoir du style, du swagg comme disent tous ces jeunes. Faudrait tout détruire, déconstruire, tous ces trucs. Les mots ne glissent plus que sur les musiques. Toujours les mêmes histoires quand même, écrites par des gens qui me ressemblent sans que je ne les connaisse. Faudrait penser à aller autre part, autrement, arrêter les visionnages boulimiques de séries sans intérêts. Arrêter de racheter sans cesse les mêmes paires de basket dans des couleurs différentes pour se rendre compte que le temps passe, que les saisons existent quand même. Parce que c'est pas vrai, le temps est immobile ; innocent, alors pourquoi le blâmer pour tout ça ? Je regarde le vent, gentiment cloîtré par moi-même. J'ai un sourire en coin, c'est peut-être beau une vie. Le ciel est rose et au dessus de moi il y a les avions qui atterrissent, étrange alignement de ma vie et de mes buts.

It's hard to get around the wind.

23 décembre 2012 // 11:21

Souffler les bougies d'une vie tranquille, savoir qui nous sommes, sans chercher, d'instinct. oui, bien sûr, j'aime les Noëls lumineux, pleins de soleils, parce qu'ici, on ne connaît que ça de toute façon. Fuyant les grandes étendues blanches et le froid dont on ne peut rien... Bref, je regarde la rue de ma fenêtre et le quartier semble calme, les chaudières fument et ça donne comme une impression d'immense fabrique à nuages. Ma mère me demande si j'ai maigri, je hausse les épaules, ce n'est pas vraiment mon problème, même si, oui peut-être qu'elle a raison.
Dans tous ces bruits, je cherche quand même ma voix, je me laisse aller, je demande à la serveuse de remettre la même chose parfois, assis sur ces terrasses chauffées, ridicules peut-être. Ma voix rauque je ne la dois qu'à la clope, et est-ce ça qui rend homme ? Quand je pose ces questions sens intérêts, je me sens parfois imbécile. Les fêtes sont là, tout de même. Il faudra les affronter avec son lot d'absents. Et dans le décalage j'attends que la brume soit une amie. Les jours s'assemblent, se ressemblent, sont une palette qui m'effraie. Et qu'est ce qu'on fait demain ? On bouffe et on rit et on boit. Alors j'ai hâte de demain, malgré la peur au fond du ventre.
 Bouger la tête en rythme, reprendre en coeur, souffler fort les bougies, se rendre compte du trou dans ses chaussures, prendre le train dans un sens / dans l'autre, fumer des clopes pour cimenter les poumons, goudronner les pages, asphyxier les tempêtes, pleurer les morts, nos morts. Reprendre son souffle, se brûler les yeux devant les écrans pâles et bleus, vodka dans le verre, trinquer à l'impossible, lampée de whisky sec, Aberlour 16 ans d'âge, Keep the car running / intervention / antichrist television blues, regarder les guirlandes, avoir froid, refaire ses comptes, commander des livres. Reprendre son souffle, et éviter les larmes, les embûches, pleurer nos morts tout de même. Relire les brouillons, relier les pages, relire les problèmes non résolus. Asphyxier les propos, courir pour les dernières courses, souffler sur ses doigts, ses bouts de doigts, s'inquiéter, écrire à perte, perdre le fil des conversations, tirer sur les fils du pull fatigué, se dire qu'il faut en acheter un nouveau. Mettre des chemises, se coiffer, se faire beau, prendre de l'avance sur l'été, draguer des filles, ne pas regarder leur fesse, te rêver en robe à fil, effeuiller le paquet d'OCB, effriter les têtes de beuh, s'offrir des carambolages pour des carnages, s'ouvrir l'esprit de façon potentiellement agaçante. Regarder par la fenêtre, voir les déménagements faire l'affaire, préparer ses valises, dévaliser, puis faire la malle. Souffler, souffler sur les bougies en avance, débuter un nouveau roman, attendre l'été, remettre la chanson au début lorsque l'extase n'a été que courte, sourire, pleurer les morts, sourire, attendre la fête, les guirlandes. Puis relire, souffler, relire Se perdre, répondre au téléphone, en courant, acheter de la pâte à modeler pour mon ange Mila, et s'appuyer sur ses jambes pour se tenir droit. Ne pas pleurer, mais pleurer les morts.
Et tant pis pour les tombes.

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8 décembre 2012 // 14:21

Et j’ai les pieds dans ce béton, dans ce bitume qui sous le soleil ressemble à de la mélasse ; j’en avais des idées avant de marcher à contresens, sourire sans un regard et la route est longue jusqu’au nid. Jusqu’à l’origine encombrante de nos sourires. Les bronches pleines, à rêver d’air. La main dehors à jouer contre le vent alors que la voiture file : moi j’ai l’odeur des pins dans les veines. La sève fait le reste. Fait de moi l'homme que je ne suis pas, l'humain que je rêve d'être. Et si les feuilles sont oranges et décrochées je laisse le moment fatidique être. Je mélange ces cartes sur ma table depuis cet été, et cela revient au même, bientôt Noël, bientôt la vie, je souffle sur ces braises qui n'existent pas.

Sans titre.

28 novembre 2012 // 22:37

Peut-on mettre les pieds dans un endroit plus juste ? La sable ne se meut plus, meurent les feuilles et vive le vent d'hiver. La pluie qui n'en finit plus, qui s'immisce dans mon n'importe où : petit coeur sauvage mais galopant. Je pense à la mer, à l'absence de rage et à la douceur des gilets.La mer qui ne bouge plus, vague et perpétuel. Toujours le même humour, le coeur mandoline et bandoulière. Je saute de flaques en flaques, j'y noierais des gens inutiles si je le pouvais.

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