More than a superstar.

3 février 2013 // 20:28



Je persiste et signe, sinon rien d'intéressant aujourd'hui ; à part cette fascination pour le vent et les pop songs. J'ai pleuré comme le gamin que je suis pendant une heure, comme ça, sans raison. Ca m'a lavé de l'intérieur : faut bien que toute cette eau qui pisse par mes yeux depuis tout ce temps soit une bonne idée, quelque chose d'utile. Faudrait que j'aille voir quelqu'un pour qu'il me dise que c'est normal : parce que j'ai beau le savoir, j'en reste inquiet. Dans les détails inutiles, je prends toujours le tiramisu, en dessert, dans les restaurants. Et le vent me fascine comme à cette époque où je regardais les cyprès qui dansaient par la fenêtre, chez ma grand-mère : ça me berçait pour la sieste. Déjà rêveur, vivant dans l'ombre de personnes que je jugeais grandes : je n'avais pas besoin de parler et maintenant j'hurle. J'attends que l'on me dise que tout va bien aller dans les chansons, que c'est normal tout ça même si la vie devient morose et que les pluies ne sont plus torrentielles. J'espère la neige, comme j'espère le changement. Je ne sais plus pourquoi je parle, plus pourquoi j'écris. Mais je sais que, quand même, parfois, je ressens les frissons qui guérissent, qui mettent en bouillie tout ce consternant sentiment monotone. Et tant pis si je suis la risée des potes à la fac quand je dis que j'ai maté Tintin au moins dix fois et que j'ai jamais autant était fasciné par un film. J'en ai rien à foutre d'avoir l'air d'un naïf, d'aimer de la culture que tout le monde semble juger un peu en-dessous. Pour tout dire, j'en ai rien à foutre de tout. Reste le piano, la volonté d'écrire des choses qui ne soit pas déprimantes, mais mes travers qui subsistent. J'aimerais m'appeler Laura, que cette chanson soit faîte pour moi. Dans mon sweat à capuche rouge, acheté à Montréal alors que tout perdait pied dans ma vie, je me sens rassuré. Je me dis que je pensais alors que rien pouvait être pire et la compréhension successive que ce que j'ai vécu pendant l'année qui a suivie était une série de claque m'enfonçant de plus en plus me fait sourire de façon très ironique. Je veux dire, demander : "je veux qu'on m'aime". Je veux pas crever la gueule ouverte d'avoir trop demandé qu'on m'aime. Je sais qu'on m'apprécie, mais je veux qu'on soit amoureux de moi comme je peux aimer.
Le soleil s'est couché comme chaque soir un peu. J'ai regardé cette journée passer sans m'en rendre compte, j'ai pris mon pied devant de l'heroïc fantasy à tendance gore, Beowulf de Zemeckis, j'ai laissé la clope se finir d'elle même, roulé un joint pour la gloire, attendu que le téléphone sonne, qu'elle m'appelle pour me dire qu'elle m'aime en fait et qu'elle va quitter son nouveau mec pour se remettre avec moi : cinq mois que j'attends ça // il y aura quand même ton coup de fil, pour savoir comment je vais et c'est ça qui est ironique, que tu sois la seule autour de moi à s'intéresser à comment je vais // Je suis qu'un débile, qui aime les pop songs, les films de genre, rêver, la littérature de haute voltige et recevoir des mails qui apaisent : entretenir des discussions sans queue ni tête, mais pourtant bien réelle quoiqu'en dise tous ces gens qui n'ont jamais ressenti ça : d'être dans plusieurs mondes à la fois. Dans le creux de ma main le cachet de doliprane reste la seule raison de finir la journée. Y a Shutter island à la télé, ça peut être une idée, pour ce que j'en ai à foutre de toute façon... 

Voyage, voyage.

22 janvier 2013 // 17:46

Alexis qui fait sa midinette ça n'étonne plus personne. Mais quand même les sueurs froides ne sont pas vraiment agréables et j'enquille comme un grand des verres dans lesquels je me noie. J'attends des nouvelles d'ailleurs, les cages sont trop étroites lorsqu'on s'écorche tous les paumes des mains. Puis il faut bien discuter alors qu'on est au milieu de n'importe quel salon trop grand pour être honnête. Le soleil en travers, je t'assure que les plafonds sont très hauts, les musiques très douces et que l'on peut faire l'amour, ici, encore. Trouver une fille, lui demander ce que je deviendrais sans elle, ne pas avoir de réponse et hausser les épaules avec le sourire. Joli plan d'avenir, si le futur était possible. On reste quand même pas très vif, à souvent critiquer là où il n'y a rien à dire. Finir cynique, étalé dans des fauteuils rouges et se sentant comme un Tony Montana qui aurait oublié sa coke et ses soucis. Les carnets de voyage et les journaux intimes sont d'un autre temps, d'un autre siècle qui pourtant revient toujours à la charge. Moi j'aime les immeubles, j'aime être dans l’exiguïté de l'instant. Il fait soleil aujourd'hui, immense, on se croirait presque au printemps.

Let's dance to Joy Division.

18 janvier 2013 // 12:47

 Et bien sûr qu'on y retourne toujours au Scat pour voir si l'amusement peut-être amuse-gueulant. Côté rock, côté électro comme un pile ou face avec sa surdité. Bien éméché quand même, même si je fais le fier, le glorieux, j'ai les lumières qui s'incrustent bien profond dans mon cerveau : je vis pour les stroboscopes. Les cheveux plus courts, les larmes facile tout de même et ce foie qui encaisse, l'air de rien. Maintenant qu'il fait froid, il faut plus boire pour pas risquer l'hypothermie, regarder les terrasses à peine sorties — and we dance dance dance to the radio j'aurais pu dire. Côté réveil c'est toujours pareil, j'ai mal au pied d'avoir marché, pensé, erré (mais dansé surtout mon salaud) d'avoir vu une fille qui m'a fatigué le célibat un peu parce que je la voulais, et même beaucoup. Mais c'est tomber à l'eau, pierre qui roule, pierre qui plonge. Remballer la flamme, il fait gris aujourd'hui, nuit éclairée tout de même. Sourire, sourire, jusqu'aux prochaines hostilités.

Capitale de la culture.

13 janvier 2013 // 0:48

En bref.

Claquer des doigts l'air décontracté ne résoudra rien, autant écraser les mégots dans les caniveaux ensuite. J'ai appris que l'abstrait ça pouvait se lire dans les deux sens, alors à la verticale y a un truc qui se dresse, là, près de mon coeur. Pour la suite les chariots de néon traversent la nuit, les blackouts sont des feux d'artifices inversés. J'en ai des tas d'histoire comme ça, alors je m'arrête économise le souffle. Vous avez compris hein, ce que je veux dire tant de fois. J'y crois que vous n'êtes pas bêtes. Après, le reste, l'insurrection et toute ces conneries qu'on chie, dont on se chie, c'est que des mauvaises histoires pour vendre des papiers gras illettrés.
Et sur les places de quartier j'ai le sourire carnassier de celui qui se sent chez lui. Ouais, c'est ça la culture ma gueule. Pour le reste, nous sommes juste des marionnettes : nous avons froid aux pieds.
Le mec aime l'odeur écoeurante de la mer, il est pas sorti de l'auberge alors diront certain. A trainer ses guêtres en ville, chaussures recousues par la force des choses, maintenant noires, garçon cyclique, rassuré par le cycle. Ne reste que l'odeur lourde et insortable de la mer, ça caramélise presque à l'inverse dans la stratosphère. Les maux de ventre ignorés, ne reste plus qu'à faire des détours pour écrire. Pour ne pas dire qu'un an c'est long, que ça a été la plus longue et intense année de ma vie. Ca ne peut pas être pire, j'espère. Un mec qui aime l'odeur de la mer, le vent et les bougies que l'on souffle : ça sent l'anniversaire ensuite, et ça fait bien, les odeurs d'anniversaire quand on fête les morts. Mes mots s'emmêlent, les tombes de marbre ont ça pour elles : elles ne disent rien de méchant mais rien de bien. Au fur et à mesure que la famille se disloque je ris pour combler ma gène. Et ce matin je pleure parce que je n'ai pas de mots pour autre chose. Et l'odeur de la mer ça me plait ouais, même quand ça écoeure.

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