Enfance venteuse (9)

13 avril 2013 // 17:49

 Chaque jour nouveau est un coeur qui bat, une flaque dans laquelle je me noie, vague et aride, plaine asséchée où les mots ne sont que des paumades. Odeur de lessive dans l'appartement paradis, pantalon retroussé pour gouter aux joies du vent frais sur mes chevilles, pieds nus sur le sol, passage de la vie sur la plante de mes pieds, les plantes en terres comme des animaux dans une cage libre. Je pousse sur moi même, des pieds et des pieds, l'on s'active, l'on marche vite pour goûter le vent sur nos peaux alors que le soleil crame. Tes rires, tes cris qui percent la nuit. Je suis je vole et j'en viens vers toi alors qu'à la naissance de toutes histoires il y a l'amour. En arriver où l'on veut se faire porter par l'herbe, en arriver là aussi par un simple regard de toi sur ma peau qui brûle de toi. Trouver des alter ego, rimer et jouer dans les cours, sur les cours, buvant des verres de caravelles en caravelles. Il fait nouvellement frais quand le soleil se fait la malle, je range mes jouets, je me reclus mais je suis heureux de ça. Comme si l'eau était enfin vive, qu'elle désaltérait vraiment pour une fois.
 Gouttes de pluie, eau en espérance, il y a cette bruine tranquille, je dévale la pente. Porté par moi-même, fatigué. Avec cette envie pesante dans le ventre de te faire l'amour pour te faire comprendre à quel point je te trouve belle à quel point je veux dialoguer avec toi comme astre. La pluie nouvelle appaise après le feu récent du soleil sur ma peau rasé. Je n'aime pas ça, préfère ta main dans la naissance de mes cheveux au niveau de ma nuque. Je préfère quand t'es pas repliée sur toi-même comme cette boule qui a peur et qui souffre, que je voudrais apaiser sans savoir quoi faire. Pas de travers après pas de travers, je regarde le ciel être marron violet. Je souris un peu ému, nostalgique, je ne sais pas trop, mais je souris. Parce que je ne sais plus faire autrement, jeté dans ce fauteuil rouge. être haut de plafond, le corps qui est un gouffre, lâcher finalement les chaussures. Je sais qu'il faut que je dorme mais je pousse un peu plus loin encore, je profite de la fenêtre ouverte. J'ai envie de te faire l'amour, là tout de suite. Même s'il faudra attendre dimanche, dimanche me paraît loin pour qu'on s'évade, que tu te serres contre moi que je ne te quitte plus.
 Ils disent qu'ils attendent la fin des monts, la fin des merveilles. Je hausse les épaules. Fenêtres ouvertes, vent un peu frais qui fais de la chair de poule sur ma peau. Appaisé un peu, rassasié, peut-être encore un peu stone d'hier : vin rosé dégueulasse, joint mal roulé, la vie dégomme. Le verre d'eau à ma table, encore 80 pages à écrire pour avoir mon master, je préfère relire mes brouillons de roman, me poser des questions sur la suite. Je regarde mon passé seulement avec un regard vitreux : "est-ce que ça va toi ?" j'hausse les épaules encore : "ouais, ça va, je me suis fait à l'idée que mon meilleur ami est une sombre merde". Faudrait peut-être que je pense à virer les superlatif, que j'apprenne à écraser les cigarettes avec mes talons et pas la pointe de mes pieds. J'en sais rien. Je mets des musiques douces, je frissonne, j'ai appris qu'une amie allait se marier, je souris sincère, je regarde ma terrasse de la fenêtre ouverte. Toujours les mêmes mots qui s'enroulent et ces teintes souvent tristes alors que je ne suis pas si mal, là, en tshirt à attendre l'été dans les odeurs encore constantes des pluies printanière. Bientôt il faudra arpenter la garrigue, voir mes joues roses. J'ai commencé l'écriture de mon deuxième roman alors que le premier n'est sans doute pas fini, qu'il reste des tas de fautes d'orthographe à corriger. Il y a sans doute des trucs à faire avant de mourir, et ça faisait longtemps que je ne m'étais pas dit ça. Alors bien sûr que, du coup, j'ai l'air con et heureux. Tant pis pour la niaiserie. Elle vient demain et je veux son corps, je veux qu'elle m'aime. Je veux que ça avance fort et droit, et n'importe où, et n'importe comment. Mais pas dans la rage. J'en ai marre d'avoir la rage.
 Les tableaux sans ombres, est ce qu'on en connait ? Dans la largeur de moi, je crois que je fais pousser des excroissances de ridicule, du pâteux mais de l'envie quand même. On se remplace, on joue sur nous-même, qu'est ce qu'on connait de la suite ? Dans le sac à dos rien qui se trimballe, juste du barda méchant pour des épaules sales. On arrivera à quoi sinon à rien avec ces bières éclatés contre une table des nerfs que l'on ne peut retenir. Le chemin de la veille est refait en méchante compagnie : reste le cafard et les gens sales. Paraît que c'est ça Marseille : une pute à le parfum de ma belle-soeur, quand je disais qu'il faut pas qu'ils se marient ces deux imbéciles. Les pieds sont des enclumes, les rêves des charges combustibles. Les mots s'emmêlent ensuite, l'heure des rêves est passée dans de la fumée et des liquides opaques, originaux tout de même. Ca fait des longues rasades, ça rase les murs, ça pense à des choses apaisantes, rien n'y fait : on m'a raccroché au nez. Mon meilleur ami. Le port se déforme, la vie se déforme. C'est pas faute d'avoir souvent fait le voyage, usé de la salive, serré des mains pleines de larmes. Après on me ferait passer pour un ingrat, autant hausser les épaules et prendre le large, le vent : dans une largeur de moi, dans toutes mes excroissances et mes humeurs ridicules. Tintamarre dans une ruelle sans vie. 

Enfance venteuse (8)

1er avril 2013 // 11:20

 Comme ça au milieu du port, planté mon coeur, planté mon ardeur. Quand t'as ta main dans la mienne, tu sais que ça vibre ? Que ça bouge enfin pour moi dans ma tête. Parce que le surplace c'est fini, parce que la vie, qu'est ce qu'on en sait de la vie alors ? Mes fautes d'orthographes m'auront sans doute réussis comme mes textos pudiques mes intrusifs, moi qui n'ai jamais pensé plaire : "quand on rencontre un garçon comme ça, on le lâche pas." je pense à cette phrase, j'aurais jamais cru. Et puis dans mon cou les marques de mon bonheur me soulève pour la suite, et mon coeur pousse pour sortir. Je pense à toi, loin, près de moi. J'écoute les strokes, je suis redevenu le môme qui a les cheveux au vent, le môme qui se fait des histoires. Je veux ta main, le voyage, malgré le fait que fauchés, on ira pas loin. Je veux des verres, des discussions longues, je veux ton corps près du mien sur ma mezzanine, radeau nommé gentiment desirless. je vais bouger la tête, essayé de me fixer sur l'horizon, en avant le voyage.

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