Road trip.

14 mai 2013 // 9:36

 J'écoute le rat luciano a fond avant 10 heures du matin, ai-je 16 ans à nouveau ? Les sillons des larmes de la nuit semblent me dire que oui. Moment étrange de vide, ni tristesse, peut-être de la déception, ni rage : j'suis vide les gars, remplissez-moi, mon verre et moi. La main de C sur mon épaule qui n'est pas la même que d'habitude : "on ira boire un verre si tu veux cette semaine". Je hausse les épaules, pour ce que ça change, je dis oui en entendant non dans ma tête, déjà J. veut qu'on s'encanaille l'après-midi même avant de se remettre au boulot, j'en ai envie, mais je ne veux pas pleurer, même si il fait beau. Je dis non, finalement, il a l'air déçu, mais surtout inquiet. Je repense aux mots de C. j'ai un peu peur de la suite je dois dire, de ma façon de m'enfoncer juste en glissant, sans trop le montrer à personne. Et quand je la revois, cette jolie môme, j'ai le coeur très cardiaque, mais ça va. J'arrive à dire des bêtises, à me défausser. "J'espère que ça ne t'a pas trop fait bizarre de me revoir", "si un peu". On en est au même point, sauf que elle, elle a prit cette décision et moi je fume je fume je fume pour bien sentir que j'ai du plomb dans l'aile ou dans les artères j'en sais trop rien. Mes pieds ne font plus que trainer, je ne veux pas grand chose d'autre je dois dire : "Mais t'es beau, t'es drôle, t'es intelligent, arrête tes conneries t'en trouveras une autre". Les échecs s'enfilent comme des perles, je me sens déchargé, j'aurais voulu des balades sur le port à minuit et quelque, des verres au pelle-mêle, à la Caravelle. Je voulais l'amour, au moins pour cet été et pour les saisons qui suivent. Au moins pour les points de suspension que je transporte. Mais rien, rien, trois fois rien. Toi t'es toujours aussi belle, j'en trouverai une autre, oui, peut-être, mais j'en ai ma claque de chercher et me planter. J'en ai ma claque de ce coeur qui sait battre et s'arrêter, je suis irrité. 
 Le vent s'est levé, ça fait un peu comme l'automne au milieu de cette saison qui s'annonçait pourtant plus joyeuse. Il y a un mois tu me regardais dans une étrange lumière, tu me disais : "tu es beau tu sais". Moi je souriais, j'avais l'air bête. Comment voulais-tu que je reste calme ? C'est dur pour moi, rester calme. Les choses s'enchainent, c'est toujours la même chanson. L'appartement sent la lessive, il y a du vent dehors, c'est fini, t'avais l'air triste parce que tu t'es rendue compte que même si tu voulais pas me faire souffrir, c'était trop tard. Pour le reste on est désolé bien sûr. Moi je frappe dans les cailloux quand je les croise dans la rue, je ne sais rien faire d'autre. J'arrêterai de t'écrire des jolies histoires rien que pour toi le jour, la nuit. Tant pis, on était pas fait pour être une longueur d'onde. 

Mojito, mauvais réveil.

8 mai 2013 // 11:21

 Et t'embrasser là, au milieu du vide, y ai-je droit ? Tu dois lire les conneries que je t'envoies par texto, je sais que tu ne sais pas y répondre. Tu me l'as dit hier, j'ai eu le coeur qui s'est serré, j'ai bien compris qu'on était pas sur la même latitude et tu m'as dit que tu voulais pas me faire de mal. C'est trop tôt, trop tard, je n'en sais rien. T'es maso, t'as ajouté quand je t'ai dit que j'aurai mal mais que je m'en fichais, parce que j'étais comme ça, j'ai haussé les épaules : je suis bien d'accord, j'étais au courant de toute façon. Puis j'ai eu froid, j'ai eu envie de quelque chose, d'une porte de sortie, j'arrive en fin de course pour toi, et quoique me disait J. je savais qu'il lisait pas aussi bien dans tes yeux que ce que je peux le faire // fausse surprise. Le reste ça se mérite, t'as une vie à vivre, et je ne sais pas si je vais y être très longtemps. Septembre arrive comme une impasse dans cet été qui naît, et je me demande comment je me débrouille pour toujours me lancer dans la saison brûlante de façon aussi chaotique, merdique. J'ai envie que le temps s'arrête, j'ai pas envie d'entendre la discussion d'hier dans mes draps, la machine grippée le lendemain matin et puis les rires qui recouvrent, parce que tu ne m'as jamais caché que ce serait comme ça, j'ai juste pas voulu l'entendre. Tant pis, tu me rends heureux avec un étrange goût d'amer à la bouche.

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6 mai 2013 // 21:00

 Il fait un temps de pénombre dehors, un temps de lampions, de bougies qui brûlent à perte ; un temps de sourires de gamins, de coups de vents dans les cheveux. C'est un temps de Kermesse, le soleil se couche et c'est 21h. Je repense à la bière que j'ai bu sur le port, à tes rires toujours renouvelés. Là le soleil se couche, et il fait nouvellement frais : je laisse les fenêtres ouvertes même si j'ai frais, j'écoute Damien Jurado, j'écoute des sérénades qui vont bien avec le moment, avec les pulsations : finit les saisons sèches, on débarque dans l'arride, dans le pourtour des jours, dans les crètes de la mer : vivement la plage, les plongeons et l'apnée qui débroussaille tout le fond du coeur. Bien sûr cette année encore la pinède brûlera, mais elle saura survivre. Moi mes flaques ce ne sont plus des larmes, juste des avis que l'on partage et on peut s'y baigner sans prendre peur. Haut les coeurs : même si le jour se termine je sais bien qu'il saura renaître. J'ai arrêté de croire que tout ça avait une fin. Et ton corps, oui, bien sûr que j'en rêve : tout le temps, à ne pas en dormir la nuit, c'est dire.
 Etreintes succinctes. Et je sais pas pourquoi, je dérouille comme ça parfois, à me poser des questions qui n'ont pas lieu d'être en boucle, comme s'il n'y avait que ça de vrai. Je voudrais me répondre que, me dire que, me stisfaire de. Mais y a rien qui raisonne, ça résonne trop : c'est facile à dire. J'y arrive pas comme ça, à juste profiter. Trop tendu Alexis, en flux tendu Alexis. A voir que le nombre de page n'augmente pas pour ce putain de mémoire, que le temps passe, qu'il faut s'y mettre mais que rien ne vient. J'ai envie de gueuler, être déjà après, au moment où l'avenir n'a rien à me réserver.

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