Kick of my shoes and swim good.
21 octobre 2012 // 21:04
Un mois vide, sans teinte. Une saison blanche qui s'annonce. Et lorsque les nuages éclatent, je veux rentrer chez moi, dans un vrai chez moi qui n'existe plus. Avec des murs immenses, des mains rassurantes et des yeux bleus pour servir les goûters d'automne. Vendredi je retourne en enfance, je remets ces vieux habits défraichis de photos de fond de boîte à chaussure. Est-ce que ça suffira à me retrouver ? Je me crois perdu, en partance, perdu. Alors que la pluie tombe chaque goutte fait des aquarelles sordides dans le paysage. C'est le gris que j'attendais, le gris bien réel. Puis tout le monde s'enfuie, puis je pleure. Une saison blanche à attendre que le coeur bat, parce que le coeur est lourd est gros : marine dégueulasse on avance pas, décidément pas dans cette procession harassante. Reste le nid de ces oiseaux que je fustige. Le besoin d'air, le besoin d'être saoulé aux envies simples. Plus rien ne résonne, il faut savoir ne plus être faible maintenant mon grand, t'as 22 ans.
Prove to me that I'm not gonna die alone.
20 octobre 2012 // 13:28
Où en sont les prières dans les églises ? Se sont-elles perdues comme toutes ces flammes qui brûlent puis s'éteignent ? Et où en est Dieu de sa vie éternelle, ça c'est une question qui me dérange pendant que la terre trime : triste pain quotidien au goût de farine, absence de sel et mes phrases s'allongent : chaises longues pour le ciel.
A chaque ponctuation, je sais que je suis seul. Je marche droit pourtant. Tant pis pour les questions, j'avale les tictac, mon haleine fraiche me fait progresser. J'écoute la pendule me dire qu'il faut me mettre au travail. Je n'ai rien trouvé de mieux à lire que les déboires de la Bovary, c'est toujours mieux que les poèmes d'un franco-libanais qui n'intéressent que moi. La musique est douce au fond du verre, effervescente. Je masque tout désir pressent d'exploser. Et Dieu fout quoi dans tout ça ? Moi, je suis toujours trop con pour me poser ces questions. Alors que le train de mes rêves file, transperce la nuit, me fait me sentir plus mur sans doute. Le réveil, en fin de compte est un échappatoire salvateur malgré la fatigue. Le sommeil agité de vodka translucide, de cafards noirs au fond de verres de whisky que j'espère sec. Même si "on the rock" est une belle expression, mon gosier n'est pas rincé. Nous sommes juste vides et paranoïaques, nous sommes justes vides les jours de pluie, les grands jours, les jours atmosphériques / stratosphériques. Et depuis que l'homme se débat, traverse les murs sonores on parle d'avancer, de modernisme, et de bruit éclatant // ça fait bang bang bang dans tes oreilles // et je veux retourner dans cette boutique de Montréal pleine de rêves brisés ; Monastiraki ça s'appelait. A côté il y avait ce bar tenue par deux filles aux allures de chanteuses de Cocorosie, ça sentait la bouffe, ça sentait la maison, et sur les tables de formica mon thé glacé faisait des ronds humides. Il y avait des vieux fauteuils défoncés. C'était le vrai bout du monde. J'imaginais la neige dans cette rue, j'avais envie du vrai hiver ; j'aurais planté ma tente dans cet étrange salon de thé. Il n'y avait que le temps gris, une blonde qui tirait la tronche et dessinait des brusqueries sur un Moleskine. Depuis on en a reparlé, bien sûr qu'elle s'est excusée et maintenant elle m'écoute lorsque je pleure, ses airs doux, rassurant. Allez quoi, j'aurais jamais imaginé la vie comme ça.
J'ai beau penser à l'horizon, lui ne pense pas à moi. Peut-être que c'est mieux ainsi, je veux pas me faire bouffer. Je veux tenter les coups d'éclats, récupérer la brune qu'il y a eu ensuite, récupérer mon souffle, mes mots d'amours et lui rendre ses culottes et ses strings laissés chez moi pour qu'elle les reporte, pour que j'ai envie d'elle à nouveau. Joli histoire, petit conte que l'on peut se raconter entre monstres le soir // de chouettes monstres qui écument les bars, ne mangent personne, mais broient du noir // au coin du feu, chocolat chaud remplacé par bière mais l'idée est la même. Puis j'ai soif, puis j'ai envie, envie comme un fou. Je laisse reposer, décanter, toutes ces recettes du bonheur facile. J'arpente un chemin, le mien, tant mieux. J'emprunte rien, je progresse, je me vois progresser, mais j'ai toujours les pieds collés au bitume, j'aspire toujours à partir. Je suis aspiré toujours par ces souvenirs qui sont des couches de lambris suffisant. Ma tête bouge, miraculeuse, nébuleuse. Je pense à la brune et elle me plait. Ma brune. Et je voudrais sans doute la désaper si elle voulait se laisser attraper. Mais faut pas rêver. Seul dans mon lit, je m'enroule de la couette, serre ce deuxième oreiller maintenant inutile. J'essaie de trouver les repères là où ils ne sont plus : j'avance homme-machine, désacralisé et complexe. Et mes souvenirs m'enragent, me mettent dans cette colère de glouton. Je veux pas caner seul, c'est une certitude alors que les mots sortent, étrange et fabuleuse inspiration. Et quand je me relis je voudrais faire sauter quelque chose : au moins mon cœur, l'oscilloscope est trop terne aujourd'hui. Dis moi encore que tu m'aimes.
A chaque ponctuation, je sais que je suis seul. Je marche droit pourtant. Tant pis pour les questions, j'avale les tictac, mon haleine fraiche me fait progresser. J'écoute la pendule me dire qu'il faut me mettre au travail. Je n'ai rien trouvé de mieux à lire que les déboires de la Bovary, c'est toujours mieux que les poèmes d'un franco-libanais qui n'intéressent que moi. La musique est douce au fond du verre, effervescente. Je masque tout désir pressent d'exploser. Et Dieu fout quoi dans tout ça ? Moi, je suis toujours trop con pour me poser ces questions. Alors que le train de mes rêves file, transperce la nuit, me fait me sentir plus mur sans doute. Le réveil, en fin de compte est un échappatoire salvateur malgré la fatigue. Le sommeil agité de vodka translucide, de cafards noirs au fond de verres de whisky que j'espère sec. Même si "on the rock" est une belle expression, mon gosier n'est pas rincé. Nous sommes juste vides et paranoïaques, nous sommes justes vides les jours de pluie, les grands jours, les jours atmosphériques / stratosphériques. Et depuis que l'homme se débat, traverse les murs sonores on parle d'avancer, de modernisme, et de bruit éclatant // ça fait bang bang bang dans tes oreilles // et je veux retourner dans cette boutique de Montréal pleine de rêves brisés ; Monastiraki ça s'appelait. A côté il y avait ce bar tenue par deux filles aux allures de chanteuses de Cocorosie, ça sentait la bouffe, ça sentait la maison, et sur les tables de formica mon thé glacé faisait des ronds humides. Il y avait des vieux fauteuils défoncés. C'était le vrai bout du monde. J'imaginais la neige dans cette rue, j'avais envie du vrai hiver ; j'aurais planté ma tente dans cet étrange salon de thé. Il n'y avait que le temps gris, une blonde qui tirait la tronche et dessinait des brusqueries sur un Moleskine. Depuis on en a reparlé, bien sûr qu'elle s'est excusée et maintenant elle m'écoute lorsque je pleure, ses airs doux, rassurant. Allez quoi, j'aurais jamais imaginé la vie comme ça.
J'ai beau penser à l'horizon, lui ne pense pas à moi. Peut-être que c'est mieux ainsi, je veux pas me faire bouffer. Je veux tenter les coups d'éclats, récupérer la brune qu'il y a eu ensuite, récupérer mon souffle, mes mots d'amours et lui rendre ses culottes et ses strings laissés chez moi pour qu'elle les reporte, pour que j'ai envie d'elle à nouveau. Joli histoire, petit conte que l'on peut se raconter entre monstres le soir // de chouettes monstres qui écument les bars, ne mangent personne, mais broient du noir // au coin du feu, chocolat chaud remplacé par bière mais l'idée est la même. Puis j'ai soif, puis j'ai envie, envie comme un fou. Je laisse reposer, décanter, toutes ces recettes du bonheur facile. J'arpente un chemin, le mien, tant mieux. J'emprunte rien, je progresse, je me vois progresser, mais j'ai toujours les pieds collés au bitume, j'aspire toujours à partir. Je suis aspiré toujours par ces souvenirs qui sont des couches de lambris suffisant. Ma tête bouge, miraculeuse, nébuleuse. Je pense à la brune et elle me plait. Ma brune. Et je voudrais sans doute la désaper si elle voulait se laisser attraper. Mais faut pas rêver. Seul dans mon lit, je m'enroule de la couette, serre ce deuxième oreiller maintenant inutile. J'essaie de trouver les repères là où ils ne sont plus : j'avance homme-machine, désacralisé et complexe. Et mes souvenirs m'enragent, me mettent dans cette colère de glouton. Je veux pas caner seul, c'est une certitude alors que les mots sortent, étrange et fabuleuse inspiration. Et quand je me relis je voudrais faire sauter quelque chose : au moins mon cœur, l'oscilloscope est trop terne aujourd'hui. Dis moi encore que tu m'aimes.
J'en ai marre du piano dans les chansons tristes.
18 octobre 2012 // 20:32
On aura beau se chanter Baby Blue toute la nuit, ça changera rien à nos angoisses ; les berceuses ont ça de frustrant, passé l'enfance elles ne remplacent pas les joints. On préfère la rage sourde, les grosses caisses qui plaquent sur le sol, parler à des inconnus avec plusieurs grammes dans le sang : fin de vie approximative, ratée surtout. On préfère dégager de là, brancher des filles à la fac, dans le train. Et tous les comptoirs accueillent ma déprime, ma tempête depuis que tu souffles plus. Reste les cymbales tranquilles qui teintent à la sortie de la boîte. Chemise transpirante, espagnole au bras, je marche dans la nuit. Sans doute un rêve, sans doute. Mais un rêve qui flatte l'égo. Le retour à la maison est incompressible et l'air fatigué ne rassure pas les mère inquiètes, au contraire. En même temps, quand je me vois, je la comprends, y a du souci à se faire.
17 octobre 2012 // 23:41
Et l'élan s'élance, la musique, ouais, j'ai peut-être le sourire au milieu de la face et ça faisait un mois que c'était pas arrivé. Et pourtant, j'ai rien fumé rien bu. Je regarde par la fenêtre les arbres bouger par la nuit orange des lampadaires. Triste poésie, poésie du vide ; je regarde le silence, je ne pense pas à toi, je ne crois pas. J'écoute la musique, attend sa fin pour respirer. L'élan s'élance et pourquoi pas moi ? Alors que je gratte sur ces feuilles, dis bonjour à des ami(e)s oubliés, drague le vide. J'attends la nouvelle cuvée laborieuse d'une année magique parce que pleine de vie. Le vent ne me fait pas peur même s'il fait vibrer les arbres. C'est souvent la même chanson dans le poste, c'est souvent la même attitude : celle de gosses pleins de vies. Et je suis plein, je ne suis plus triste, je ne pense surtout pas à toi qui s'échappe un peu plus chaque jour. Et je ne pense pas à la migraine de ce matin, d'un lendemain de cuite comme un autre. Et chaque matin comme celui-là, dans l'appartement trop frais de R. qui m'accueille si gentiment, je me sens un peu plus fort, un peu plus prêt. Après il faut avouer que les chansons sont souvent les mêmes, mais l'on se refait pas. Il n'y a plus qu'à parler de la pluie, la boucle sera nouée comme ces gorges. Je marche je marche, peut-être que je m'élance au dernier moment.
16 octobre 2012 // 13:03
Elle me disait "you are the one", maintenant elle me dit rien / complètement défoncé, 3h du matin sortie de l'IPN, avec au bras une armée de braves, de déboutés bien graves, de gens comiques. Transpirant, en attente de grippe ; supplément de galanterie, je me retrouve sans veste a attendre que la vie réapparaisse mais je m'en fous. J'attends que le soleil se lève sur une chaise en formica, cuisine d'une hôte inattendue, le regard fatigué avec R. et L. ; ou dans les rues d'Aix à proposer à des filles qu'on les raccompagne et L. avec son appétit d'ogre instable qui insulte R. parce qu'il est trop vif à remballer toute personne par excédent de gentillesse. Après avoir parlé de cul, d'alcool et de toutes les ampoules que l'on s'est fait en retournant le dancefloor (critiquait les gens qui ne s'étaient pas trainés en boîte), on se retrouve le cul chez R. à réécouter une ultime fois Die Antwoord, en headbangant comme des sales, en marchant dans les mélanges de tabac à rouler et de vinasse sur le sol. On a qu'à sourire, oublier le vent, les vents. Elle me disait "you are the one", maintenant elle dit "Follow the sun" et quand je pose la tête sur l'oreiller c'est 7h30 comme une renaissance, douloureuse mais salutaire. 7h30 c'est comme une soirée qui s'écrête, ne reste plus qu'à profiter de la pluie d'un dimanche d'octobre, et se souvenir très fort de tous ces corps qui bougent qui bougent, tout en étant collés, ne respirant pas. I kinda follow the sun.
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