Avril c'est un peu comme les nuages.

25 octobre 2012 // 20:20

Il brûlait du papier, mais le temps paraissait long. Et les doigts s’enfonçaient dans son bureau, dans cette chambre dans ce cœur de femme ; ce joli cœur. Le chant venait des cavernes et la fumée de sa bouche / et dans les haies de guêtres il y avait son trésor. Une chanson large et des retours à la ligne. Pourvu qu’il soit l’heure / d’ouvrir les yeux. Une chanson large de vague primesautière / de prime abordage.

Il bougeait la tête, mais sa nuque était scotchée aux pas des éboueurs / la nuit sirène pesait sur les épaules de tous ces gus aux artères dilatées par la pisse qu’ils servent Chez Mus. Et il bougeait la tête ouais, collant ses chaussures sur le pavé céleste, sautant et tombant à la fois comme ces cascades asséchées que je boite quand coule l’air du soir. Les synthés qui s’écroulent sur le beat allument toutes ces clopes d’un geste matinal, et calcinent les jours de doute.

Il roulait, roulait vers l’avenir / ses clopes pour mieux les donner aux plus offrants et l’offre était ahuri-intelligente. Et je pense à tous ces mots que l’on peut rentrer dans d’autres / étrange film de cul alors que les fesses à l’air je plonge. Il roulait sans le sou, sans le soir, juste avec des bougies comme ses dix doigts. Et trempait par la trompette les dérapages c’était les rues New-yorkaise qui inondaient le salon. Surnage / mage / marge…

Il parait qu’on se fait vieux. 

Si marcher sur le fil ténu du vent est une occupation, alors je suis funambule. Sinon, je ne suis qu'un gosse à frapper avec une batte de baseball. Pour que l'hiver soit sans encombres. Les temps sont durs, gratte une clope, gratte un ciel, le cul collé sur cette fontaine à tremper ton jean à rire en dégorgeant comme si ça pouvait jamais s'arrêter. Des vapeurs chimiques intolérables, on s'défend, on s'défonce. Où sont les couchers de soleil dans cette atmosphère trouée par la poésie. Pourtant j'avais des choses à dire. Enfance venteuse : je cherche des mots à coller sur mon porte-flingue et des bouts de papiers à foutre au fond de mes trop grandes chaussure. Enfant venteux mais réjouit, s'accomplissant ici comme chaque soir, déversant. Je repense à la pisse qu'ils servent Chez Mus et estime que celle du Brigand n'est pas plus respectable. Comme quoi on est bien con. Et de réaliser cela me fait me rendre compte que des mois ont passé comme ça : un été est passé comme ça. Dans mon dos coule le sang ; coule le sens. J'allume la mèche, ne reste plus qu'à se défendre. J'allume la mèche, bouteille en verre. J'attends. Pour que l'hiver soit sans encombre ; j'attends le vent, le vent.


 

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