Les chiffres entre parenthèses comme une image dénaturée au fond de mon cerveau. Milieu de rêve, je souffle et me réveille encore là, toujours dans le même lit, toujours ce bras mort à force de dormir dessus. Parfois on écrit des suites sans tons, sans tain. Miroirs d'eaux troubles, sombres, éclatée sur le sol de la cuisine. Je relis ces lettres imaginaires que je compile depuis toutes ces années. Ces fins de bouquins sans fins. Tout mon amour qui coule au fond de l'évier, tout mon amour qui est congestionné au milieu de moi, de ma gorge. Vas y dis-moi. Puisque je vois que ça s'écroule en tremblant, je baisse le regard. Je m'allonge sur tes rêveries, sur tes rires. T'auras beau crier, il ne sera jamais l'heure. Ridicule en soi, panier de fruit pourris et des tâches de vin sur les tapis. Je rentre chez moi, en permanence, mais je veux t'embarquer dans mes valises, à mes pieds, dans mes malles. Et j'ai peur que tu t'en ailles sans me dire au revoir.
J'ai des pantalons froissés en guise d'au revoir. Tous ces chino que j'achète compulsivement chez GAP pourtant ni gay, ni fier. La couleur rouille me va bien aux jambes je crois. Puis j'écrase la cigarette, chantonne Marlène Déconne de Biolay. J'essaie d'écrire longuement, il n'y a que les bars qui me répondent pourtant et ce lieu parait un peu désert pour que j'y pleure avec satisfaction. Les champs de tournesol tournent sur eux-mêmes, comme des mondes qui s'entrechoquent jamais et moi quand je regarde le soleil je me brûle les yeux. Ma peau pâle ne pourra rien dire de plus ce soir. Ca zappe, ça zappe encore, plutôt qu'essayé de s'intéresser à quoique ce soit. La pluie tombe et les chiffres du réveil sont toujours une peu les mêmes. Il faudrait que je troue tous ces habits, que j'aille cherché des rimes dans des bouquins, que je la lance enfin mon usine à phrases. Pour le moment je sèche, trouve que les prénoms des filles que je trouve jolie sont toujours un peu spéciaux, que je ne plais jamais aux filles qui me plaisent. Pourtant, moi j'y croyais un peu aux coups de foudre. Marlène déconne me dit le poste, il a sans doute raison. Puis comme je n'ai rien à dire d'intelligent ensuite j'ouvre enfin ma bouche. Je passe des heures sur ces blogs d'un autre âge, a essayé de me recomprendre. Je commence à croire que Jéricho mériterait de vivre à nouveau. Puis je laisse le vent s'engouffrer dans le jour de mon Duffelcoat. Il est toujours l'heure d'arrêter les conneries. Les chiffres ne change pas, et les parenthèses nous éloigne toujours l'un de l'autre, toujours de ce qui est réel, enviable, important. Et le premier bus alors qu'il fait moins cinq dehors n'est pas stimulant quoiqu'on en pense. Malgré l'ivresse, la Belle Epoque. En attendant l'été, en espérant l'hiver, en baillant quand même. J'aimerais dire à une fille que je l'aime, le penser pour de vrai, que ce soit réciproque. J'aimerais une vie comme ça oui, sans angoisse. Mais Marlène déconne, on peut pas tout faire. Tant pis.
19 janvier 2013 // 22:53
Can I kick it ?
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